La vie après la mort est parfois pleine de surprise.
Il était vivant, c’était à peine croyable, mais il était vraiment vivant. Pietro Maximoff était mort pourtant à un moment, pendant un instant, il était vraiment mort. Si Wanda n’avait pas eu ces pouvoirs dont elle ne soupçonnait pas elle-même la présence, il serait encore mort. Le jeune homme devait bien se rendre compte qu’il avait peut-être un peu sous estimait la situation et celle qui était chargée de le tuer. Raven avait réussi à l’atteindre, elle avait réussi à lui planté ce couteau dans le cœur. Elle l’avait tué, comme elle l’avait prédit. Alors qu’il s’était efforcé, pendant si longtemps, de lui dire qu’elle n’y arrivait pas. Il y avait cru vraiment, il avait pensé pouvoir s’en sortir, qu’il ne se ferait pas attraper par les griffes de ce corbeau. Mais il avait eu tort, il avait sur estimé ses capacités. Il n’avait pas été prudent, évidemment, en retrouvant Wanda ainsi après avoir repris ses esprits. Il avait fait des erreurs et il aurait pu payer le prix fort. Oui… il en avait bien conscience, même s’il ne pouvait pas en faire grand-chose maintenant. A part louer le fait que sa sœur avait des pouvoirs incroyables et que sans elle, il serait vraiment dans une situation plus que fâcheuse.
Tout ça aurait pu changer les choses, Pietro avait cru qu’il allait pouvoir retrouver sa sœur. Mais même si cette dernière avait fini par ouvrir un peu plus les yeux sur Magnéto, ils n’étaient pas pour autant réuni. Parce que la jeune femme avait décidé de passer un marché avec le leader de la confrérie des mauvais mutants, qui n’avait évidemment pas intérêt à voir une mutante aussi puissante que Wanda quitter ses rangs. Il ne ferait plus rien contre Pietro, en échange de ses services. Il n’aimait pas ça du tout, bien au contraire. Pietro aurait vraiment préféré que sa jumelle abandonne complètement la confrérie, qu’ils partent ailleurs ensemble. Mais bon, il ne pouvait pas faire grand-chose, alors ils avaient plus ou moins reprit le cours de leurs vies. Pietro avait au moins l’avantage de ne plus avoir sa tête mise à prix par la confrérie, si on voulait. Il avait hésité à retourner à l’institut, décidant finalement que ce n’était pas une bonne idée. Il n’avait pas sa place là-bas, surtout pas maintenant que le Professeur X était mort. Alors, il avait un peu reprit son errance, ne parvenant pas à s’empêcher de penser au moment de sa mort. Wanda ne le supporterait pas sans doute, mais il décida de jouer avec le feu et de se rendre au commissariat où il avait eu l’occasion de croiser Raven dans sa vie de « tous les jours ». Il ne savait pas vraiment pour quelle raison il s’y rendait, en dehors du fait qu’il avait envie de la voir. Il était peut-être en train de sérieusement jouer avec le feu, de se jeter encore tout droit dans la gueule du loup, mais tant pis. Pietro osait croire qu’il n’allait pas risquer grand-chose en plein milieu du commissariat. Il s’y rendit donc et ne mit pas longtemps avant de la repérer. Ce fut vraiment étrange pour le mutant de poser ses yeux sur Raven, ou plutôt Liv sans doute en ce moment, après ce qui s’était passé. Elle l’avait tué quand même, mais elle l’avait embrassé aussi.
« C’est amusant de se revoir non ? »
Lança-t-il comme salutation en arrivant à la hauteur de la jeune femme.
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L'
échec n'était pas une chose que Liv tolérait d'ordinaire, c'était même l'une de ses pires hantises. La jeune femme était perfectionniste. Elle ne faisait jamais rien au hasard, et elle n'aimait pas voir un grain de sable enrayer la machine... Cette fois, pourtant, cela avait été inévitable. Il était simple de blâmer Scarlet Witch pour cela, mais elle savait bien que la seule responsable du fiasco qu'elle ne savait s'ôter de l'esprit... Le grain de sable, ce n'était pas les pouvoirs de la sœur Maximoff, c'était elle, elle et ce qu'elle ressentait chaque fois que Pietro était dans son sillage. Ce qu'elle ne pensait jamais éprouver, ce qu'elle s'était convaincue de ne jamais éprouver : de réels sentiments. Pas simplement de ceux qu'elle s'autorisait à ressentir d'ordinaire : un léger agacement, une légère colère... Non, c'était quelque chose de fort, d'intense, de puissant... Qui l'avait dépassée. Elle avait échoué... Et pourtant, ce n'était pas tant la colère, l'envie de vengeance, ou même la douleur qui l'avait en premier lieu étreinte, loin de là... elle avait éprouvé du soulagement... Alors même que la résurrection miraculeuse de Pietro ne pouvait avoir aucun impact positif sur elle. Elle avait perdu son aile, autant dire qu'elle avait perdu l'un de ses plus importants pouvoirs, elle avait été humiliée, elle avait failli à sa mission, elle avait devoir regagner la confiance de Magnéto et sa légitimité au sein de la Confrérie des mauvais mutants... Et elle ne pouvait se venger de Wanda Maximoff, malgré tout, puisque la jeune femme était sous la proximité de son chef. Bref... Autant dire que Liv n'était pas au meilleur de sa forme, sa sempiternelle confiance avait été ébranlée, et si quelque chose pouvait véritablement impacter sur la vie de Liv, c'était une telle perte de repère.
Lui restait alors son travail, ce travail au sein duquel, au moins, ses repères n'avaient pas changé, les règles étaient toujours les mêmes. Elle s'investissait autant que possible dans son travail, ne reculait devant aucune heure supplémentaire, la meilleure façon pour elle de garder pied... En attendant de façonner de nouvelles structures... Encore faudrait-il pour cela avoir affronté ses démons... Et ce n'était pas le cas. En fait, il fallait que ces démons se présentent directement à elle. Concentrée sur ses dossiers, elle ne constata que la présence de Pietro que quand elle entendit le ton de sa voix. Elle leva les yeux vers lui, et son cœur - elle détestait cette sensation - manqua un bêtement.
-Amusant n'est pas l'adjectif que j'emploierais, répondit-elle d'une voix neutre avant de jeter un regard autour d'elle. Fort heureusement, ils étaient seuls. Qu'est-ce que tu viens faire ici ?
Se venger, sans doute. Se venger de la personne qui l'avait tué. C'était ce qu'elle ferait, à sa place. Peut-être venait-il la dénoncer à ses collègues, qui sait ? Ce serait la plus cruelle mais la plus sûre des vengeances de sa part.
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Sa visite n’était pas forcément la plus grande idée du siècle, mais soit, il la faisait quand même. Sans surprise, Liv ne goûta pas vraiment à son humour, et se contenta d’affirmer qu’elle n’emploierait pas le mot amusant pour qualifier la situation. En même temps, le mutant se demandait vraiment si la mutante était capable de trouver quelque chose amusante au final. Sans doute pas non, ce qui était amusant à ses yeux. Parce qu’il avait bien envie d’essayer de trouver ce qui serait capable de la dérider un peu. Si c’était possible, il en doutait un peu quand même. En attendant, la question de sa venue se posait réellement. Pourquoi il était venu la voir dans son lieu de travail ? Bonne question, en réalité Pietro ne le savait peut-être vraiment lui-même. Ou du moins, il ne comprenait pas pourquoi il ne venait pas pour la plus logique des raisons, celle de se venger de la personne qui l’avait tué. Parce que Liv avait quand même enfoncé une lame dans son cœur. Même si Pietro était parfaitement guérie, qu’il n’avait aucune séquelle, il repensait encore à cette sensation vraiment désagréable. Ça n’avait pas été une partie de plaisir de mourir, même s’il n’y avait pas eu que ça ce jour-là.
« Je pourrais très bien te dire que je suis venu te narguer. » Reprit-il de son habituelle nonchalance quand il était question de discussion sérieuse. « Parce que tu as pas réussi à me tuer et que tu ne peux plus le faire maintenant. » Parce qu’il était protégé, de par l’accord que Wanda avait passé avec son maître. Valait mieux en rire de tout ça hein. « Ou bien, je pourrais avoir envie de me venger pour ce que tu m’as fait. J’ai eu très mal tu sais ? »
Il parlait encore vraiment de la situation à la légère, mais c’était son truc de toute façon. Il n’allait pas déprimer parce qu’il avait été tué, même si la situation était loin d’être agréable. Sans sa sœur jumelle, il serait mort tout simplement à l’heure actuelle. Et Wanda l’aurait perdu, il s’en voulait pour ça. Il pourrait en vouloir à Liv d’ailleurs… mais non. Son air changea un peu, prenant un ton bien plus sérieux que précédemment.
« Mais non, je ne suis pas là pour ça. De toute façon, ma sœur s’est suffisamment occupé de toi à ce que j’ai compris. » Petite pique qui allait bien au passage. Le jeune homme marqua une pause, avant de prendre une grande inspiration. « Mais en réalité, j’avais juste envie de venir te voir. » Nouvelle pause, son regard ne quittait pas les yeux de la jeune femme et il se mit à sourire perdant de nouveau son sérieux. « C’était quoi ça ? »
Ça, le baiser qu’elle lui avait offert comme dernier geste avant la venue de la mort. Ce n’était pas dans ses habitudes à ce qu’il savait d’embrasser ses victimes. Alors… pourquoi est-ce qu’elle l’avait fait ?
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P
ietro exposa une à une les raisons de sa venue, et elles étaient toutes sans doute bien plus plausible que ce pourquoi il s'était vraiment déplacé jusqu'à elle. Il aurait tout à fait pu la narguer, en effet, elle avait sous les yeux son échec, son plus cuisant échec. Elle avait failli à sa tâche et à aucun moment il ne lui serait donné l'opportunité de se rattraper, elle lui avait couru des semaines entières, le tout pour s'entendre dire que Quicksilver bénéficiait à présent de la protection de la Confrérie, et elle, l'un des assassins normalement les plus redoutables de la Confrérie, elle n'était plus rien, même ses pouvoirs avaient perdu de leur valeur grâce à Scarlet Witch, qui s'en tirait avec les honneurs malgré ça trahison. Oui, il aurait pu la narguer sans problème, en effet (et quelque part, elle avait le sentiment qu'il le faisait un peu), parce qu'elle avait lamentablement échoué et qu'il avait tout le loisir de le lui rappeler. Plus sûrement encore, il aurait pu se venger. Elle feignit l'indifférence quand il lui précisa qu'il avait eu mal. Elle ignorait quelle douleur représentait exactement le fait de se faire poignarder le cœur, mais elle devinait que ce ne devait pas être des plus agréable, en même temps, la mort était normalement supposée être le soulagement de cette douleur. Oui, elle faisait mine de rien. La vérité, c'était que l'entendre parler du mal qu'elle lui avait fait lui faisait mal à elle... C'était totalement absurde, mais comme trop de choses concernant Pietro, elle était bien sûr incapable de le contrôler. Mais non, il n'était pas là pour se venger... Et il n'avait pas tort, effectivement, elle avait déjà payé chèrement le prix de ce qu'elle lui avait fait subir. Elle s'était arrachée les ailes au passage, au sens propre comme au figuré.
Mais non, il n'était pas là pour ça. Elle trouva le ton qu'il employa bien trop sérieux (venant de lui) quand il affirma qu'il était venu pour la voir, et elle dut se faire violence pour soutenir son regard. Le tout pour voir naître un sourire sur son visage et son sérieux disparaître. Vraiment, il était là pour ça ? Elle avait osé croire que sa tentative de meurtre (même pas une tentative, d'ailleurs, son meurtre) occulterait sans mal son... moment d'égarement dans l'esprit de Quicksilver. Malheureusement pour elle, elle s'était visiblement trompée. La jeune femme l'observa un instant, interdite. Que répondre à ça ? Ce n'était même pas comme si elle-même y comprenait réellement quelque chose, elle qui se pensait exempte d'émotions du genre.
-Quelle importance ? répliqua-t-elle d'un ton aussi froid que possible. Qu'est-ce que ça peut te faire ?
Non, elle ne pouvait pas répondre directement à cette question, car ce serait mettre pour de bon des mots sur ce qu'elle s'appliquait soigneusement à refouler quand elle le pouvait... Mais son inconscient faisait mal son boulot, visiblement, ces derniers temps.
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Quel importance hein ? C’était sûr qu’en soit, ça n’avait pas vraiment plus d’importance que le reste. Raven avait déposé ses lèvres sur celle de Pietro, elle l’avait clairement embrassé, c’était un fait avéré. Mais à côté de ça, elle l’avait tué. Elle avait quand même planté une lame dans son cœur et sans l’intervention de Wanda, il serait mort à l’heure actuelle. Autant dire que ce baiser n’était qu’un infime détail dans la dernière situation où ils s’étaient retrouvés ensemble. Il était sans doute plus judicieux pour Pietro de se contenter d’oublier cet instant et de poursuivre sa vie. Après tout, le jeune homme était en vie par miracle (puisqu’il considérait quand même que Wanda avait fait un miracle sur ce point), il n’était plus en danger avec la confrérie puisque sa sœur avait passé un marché, donc le mieux était sans doute qu’il profite de sa vie comme elle venait. Il n’avait plus à craindre et à se cacher (du moins pas des mêmes personnes), il pouvait clairement avoir une vie bien meilleure maintenant. Donc, il n’avait pas de raison de revenir sur ce détail et il valait mieux qu’il l’oublie pour se contenter de vivre sa vie. C’était le plus raisonnable oui.
Sauf que si Pietro était quelqu’un de raisonnable, cela se saurait. Après tout, le jeune homme avait quand même pris énormément de risque alors que Raven était sur ses traces, c’était comme ça qu’elle avait réussi à le tuer. Et maintenant, il ne pouvait pas s’empêcher de repenser au fait qu’elle l’avait embrassé. Ça avait été étrange, vraiment très étrange, mais Pietro n’avait pas l’intention d’oublier du tout ce détail. Même si, apparemment, c’était le cas de Raven (ou Liv normalement en cette circonstance, il devait bien avouer qu’il se sentait quand même un peu perdu à force).
« Ce que ça peut me faire ? » Demanda-t-il, une question qui ne réclamait évidemment aucune réponse. « Ça me concerne complètement, je te signale. » Il parlait de nouveau d’un ton léger. En réalité, le mutant ne pouvait pas vraiment affirmer comprendre lui-même ce qu’il faisait ici, ce qu’il attendait de ce moment. Mais comme il l’avait dit précédemment, il avait juste eu envie de la voir. Autant dire qu’il ne savait pas du tout ce qui allait se passer et ce qu’il attendait vraiment. « Je savais que tu étais une taré, mais pas à ce point quand même. Ça te fait kiffer les mecs sur le point de mourir ? »
Bon, c’était pas forcément la meilleure approche mais bon. Comme c’était de loin le meilleur endroit pour parler de ce genre de chose, mais il n’y avait personne autour d’eux. Sinon, Pietro se retiendrait quand même parler si directement de ce genre de chose. Et pas forcément parce qu’il n’avait pas envie d’avoir d’ennuis, même si c’était un peu le cas quand même. Il n’avait surtout pas envie d’attirer d’ennuie à Liv, malgré le fait qu’elle était bel et bien celle qui l’avait tué.
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D'
accord, il avait raison, ça le concernait complètement. Il avait en toute logique le droit de connaître les raisons de son geste... Oui, sauf que la jeune femme avait pensé qu'une telle conversation n'aurait jamais lieu, puisque le jeune homme n'était pas supposé survivre quoi qu'il en soit... Maintenant, il fallait sans doute qu'elle assume son acte... sauf qu'assumer ce qu'elle avait fait revenait par la même à assumer ses sentiments... Et ce n'était vraiment pas une chose à laquelle elle se sentait prête. Elle avait déjà du mal à comprendre, à analyser ce qui lui arrivait, elle ne se sentait pas forcément capable de le partager, encore moins avec le principal concerné. Elle allait répliquer quelque chose de froid et d'indifférent, comme à son habitude, qu'il devait déjà se satisfaire d'être en vie, quelque chose de cet acabit. Sauf qu'il reprit la parole, et que les mots qu'il prononça eurent le don de la piquer à vif bien plus qu'elle ne l'aurait cru. Bien sûr, elle était "tarée", elle-même le savait pertinemment qu'elle était folle, elle était une sociopathe, c'était admis, c'était dans le dossier médical qu'elle avait soigneusement fait disparaître avant d'intégrer la police... Mais quand c'était Pietro qui le lui affirmait, cela la touchait plus qu'elle ne le voudrait... Au fond, si elle ne voulait pas lui avouer, c'était certes pour ne pas s'exposer comme elle ne l'avait jamais fait, mais tout autant pour éviter, sans doute, d'entendre le jeune homme rire de la première et unique chose qu'elle ait jamais ressenti. Elle ne voulait ni assumer, ni s'humilier. Somme toute, cela faisait certainement d'elle quelqu'un d'infiniment lâche. Elle le fixa un moment, aussi impassible qu'elle était capable de l'être, ne sachant trop que répondre. Le plus simple était sans doute de se défiler. D'un autre côté... elle n'en avait peut-être pas complètement envie non plus. Elle regarda une nouvelle fois autour d'elle. Si elle était entendue, elle risquait au-delà de sa carrière. Mais il n'y avait toujours personne pour prêter attention à eux.
-Je ne tue pas par plaisir, je le fais parce que j'en ai besoin. Ma victime n'a pas d'importance. Elle marqua une légère pause. Elle devrait sans doute s'arrêter là. Qu'est-ce qu'il pourrait bien vouloir entendre, de toute façon ? Elle ne comprenait toujours pas ce qu'il pouvait bien faire là... À moins qu'il ne soupçonne la vérité et souhaite l'entendre pour le simple plaisir d'en rire. Elles n'avaient pas d'importance avant toi.
Elle baissa les yeux sur ses dossiers, comme si elle avait quelque chose à y trouver, alors même que, à vrai dire (et c'était une première), elle ne se souvenait même plus de ce sur quoi elle travaillait avant l'irruption de Pietro.
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S’il y avait bien une chose que Pietro voulait, c’était comprendre un peu plus Raven/Liv. Elle était un vrai mystère, de ceux qu’on devait mettre vraiment longtemps à cerner complètement. Si autrefois, le jeune homme avait cru que la mutante n’était qu’un assassin, une arme de Magnéto, il devait bien se rendre compte que c’était différent. Au fond, il avait même envie que cela soit différent. Pietro cherchait à comprendre pourquoi elle l’avait embrassé avant de planter une lame dans son cœur, le tuant au passage. Est-ce que c’était son truc de faire ça ? Il avait vraiment envie de le savoir, si c’était quelque chose qu’elle avait tendance à faire à n’importe qui, ou juste à lui. Et pour la simple et bonne raison qu’au fond de lui, le mutant ne pouvait que désirer que ça ne soit qu’un geste qu’elle lui avait fait à lui. Il ne pouvait pas s’empêcher d’avoir envie d’être un peu exceptionnel, même si dans tous les cas la mutante avait quand même tenté de le tuer et que sans l’intervention de Wanda, il serait bel et bien mort. En soit, le jeune homme devrait sans doute ne pas se préoccuper de ce que pouvait bien penser la criminologue, mais il ne pouvait pas s’en empêcher. Celle-ci reprit donc la parole, affirmant qu’elle ne tuait pas par plaisir. Le mutant devait bien avouer qu’il avait quand même du mal à comprendre, puisqu’elle affirmait qu’elle en avait surtout besoin. Encore une fois, c’était la preuve que la jeune femme était vraiment étrange et qu’il y avait sans doute beaucoup à découvrir. Le jeune homme avait bien compris qu’elle avait une personnalité un peu particulière, au vue du fait qu’elle avait deux personnalités différentes. Mais bon, quand même, il avait un peu de peine à suivre. Il savait bien qu’elle avait cherché à le tuer parce qu’elle avait obtenu l’ordre de la part de Magnéto, mais il se disait qu’elle avait quand même pris un certain plaisir. Ou pas, il n’en savait vraiment rien. Parce que quand elle affirmait que ses victimes ne comptaient pas, elle précisa ensuite que ce n’était pas le cas jusqu’à lui.
Pietro ne répondit pas de suite à sa remarque, observant d’abord encore une fois autour d’eux. Ils avaient de la chance que personne ne soit capable de les entendre, mais il était évident que ce n’était pas le moment propice et encore moins l’endroit. Et le jeune homme avait envie de savoir ce qu’elle entendait vraiment par ces dernières paroles. Est-ce qu’elle voulait dire quelque chose ? Sans doute.
« Tu peux pas lâcher un peu ton boulot ? » Demanda-t-il alors, sérieusement. La jeune femme devait pouvoir le faire non ? Ou alors, ça signifiait que le monde du travail était vraiment quelque chose qu’il n’aimait pas. « On peut, peut-être, aller faire un tour ? »
Reprit-il alors, un sourire en coin sur le visage. S’ils se rendaient ailleurs, ils pourraient peut-être discuter un peu plus librement. Ils avaient clairement des choses à se dire non ?
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E
lle savait pertinemment ce qu'elle aurait dû faire, elle aurait dû taire tout ce qu'elle pensait, garder sa ligne directrice, se taire, prétendre être l'assassin sanguinaire et indifférent qu'elle était d'habitude et qui avait considéré Pietro comme n'importe quelle autre victime... Mais elle n'avait su s'y résigner. Quand elle se trouvait en présence de Pietro, Liv devait s'attendre à perdre toute capacité réelle de réflexion, tout brin de jugeote. Il n'y avait vraiment pas de quoi en être fière, mais c'était un fait... Et ce qu'elle venait de lui dire et qu'elle aurait certainement dû garder pour elle en était encore une preuve parmi tant d'autres. La jeune femme aurait pu l'ignorer, l'obliger à se taire, lui demander de sortir de sa vie comme il valait certainement mieux qu'il le fasse, en effet. Mais elle ne voulait pas s'y résoudre...C'était au-delà de ce qu'elle s'était imaginé capable de vivre un jour. Elle ne savait trop si elle appréciait cela ou non. Dans tous les cas, elle ne savait pas ce qu'elle attendait du semblant d'honnêteté dont elle faisait preuve pour l'heure. Il était évident que ça n'irait rien résoudre et qu'il n'y avait rien à attendre pour elle de sa part... Que devait-elle attendre d'ailleurs ? Que voulait-elle attendre ? Il était certainement préférable qu'ils mettent un terme à cette discussion sans issue. Elle aurait dû s'abstenir du moindre mot pour commencer. Mais c'était trop tard. Et quand Pietro aurait certainement dû lui rire au nez, il lui demanda si elle pouvait prendre une pause afin qu'ils sortent pour parler. Elle devrait refuser, il fallait qu'elle refuse. D'autant plus que de manière générale, elle n'était pas d'un naturel à négliger son travail si simplement. D'un autre côté, la jeune femme ne savait pas s'y concentrer pour l'heure, et s'ils devaient vraiment discuter de ce qui s'était passé, mieux valait ne pas avoir ses collègues à proximité. Elle hocha donc finalement la tête.
-On peut... dit-elle de son habituel ton neutre, mais où se déchiffrait peut-être une certaine réticence.
Peut-être Pietro avait-il envie de revenir sur son intention de ne pas se venger... Et Raven n'était plus vraiment en capacité de se défendre autant qu'elle le pouvait auparavant. Mais quoi qu'il en soit, il fallait sans doute qu'ils en finissent. Qu'elle en finisse avec Pietro, qu'elle se l'ôte de l'esprit. C'était peut-être la meilleure manière de procéder. Elle lui demanda de patienter, le temps de prévenir l'un de ses collègues de son départ, puis elle revint vers lui, enfila sa veste et son sac avant de l'inviter à sortir. Une fois dehors, elle tira machinalement son paquet de cigarettes de sa poche et en alluma une. Peut-être plus pour se donner contenance qu'autre chose.
-Je t'écoute, dit-elle qui se doutait qu'il ne voulait pas qu'elle sorte uniquement pour prendre l'air.
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C’était bien sympa de se retrouver là, mais Pietro pensait que c’était quand même mieux qu’ils puissent discuter ailleurs, afin de ne pas trop attirer l’attention sur eux. Ce n’était pas pour dire, mais ils parlaient quand même de psychopathe capable de tuer, ce n’était pas forcément l’endroit correct pour parler franchement. Et puisqu’ils avaient commencé à se dire les choses. Pietro pensait donc que c’était bien mieux de sortir de là, mais en même temps il ne savait pas vraiment ce qu’il allait pouvoir dire à Raven. Au final, le jeune homme n’avait aucune idée de ce qu’il cherchait vraiment en venant dans cet endroit, en rencontrant la jeune femme. Il aurait certes pu désirer obtenir vengeance, mais ce n’était pas le cas. Le mutant ne pouvait pas affirmer qu’il appréciait vraiment de s’être fait planter un couteau dans le cœur, mais en même temps il ne lui en voulait pas. Il avait été ramené à la vie par sa jumelle, qui n’avait pas manqué l’occasion d’arracher une aile à la jeune femme. Pietro avait bien envie de considérer qu’ils étaient quittes donc, même si Wanda ne serait surement pas de cet avis (mais en même temps, en ce moment, ils n’étaient jamais d’accord sur rien). Enfin, quoi qu’il en soit, même si le jeune homme ne savait pas vraiment ce qu’il voulait, il était évident que c’était mieux s’ils pouvaient parler dans leur coin. Liv affirma alors qu’ils pouvaient sortir un peu, qu’elle pouvait donc prendre congés un instant de son travail, avant de lui demander d’attendre un peu, le temps qu’elle prévienne ses collègues. Il attendit donc, patiemment, sans rien dire, jusqu’à ce qu’elle revienne. Pietro la suivit donc dehors, après qu’elle ait pris sa veste et son sac. A peine avaient-ils mis le pied dehors qu’elle sortait son paquet de cigarette pour en allumer une. Ce n’était pas vraiment ce que préférait Pietro, mais soit, il n’allait pas lui demander de l’éteindre. Elle l’écoutait donc… D’accord… Il devait dire quoi maintenant ?
Pietro manquait parfois de confiance en lui, mais il palliait toujours ce détail par son humour qui laissait penser qu’il était l’aise. Mais en réalité, ce n’était pas toujours le cas. Et maintenant, alors qu’ils étaient dehors et qu’ils pouvaient librement parler, Pietro devait bien avouer qu’il ne savait pas trop où se mettre.
« On ne t’a jamais dit que c’était mauvais pour la santé ? » Demanda-t-il alors, souriant comme à son habitude, avec son ton de plaisanterie habituelle. Bon, d’accord, ce n’était pas vraiment ce qu’il voulait dire à la base. Bon… être un petit peu sérieux, ça pouvait être bien quand même. Pietro inspira longuement, avant de plonger son regard dans les yeux de Liv. « Pourquoi je suis important moi ? » Demanda-t-il alors, du ton sérieux qu’il avait tendance à trop utiliser en ce moment avec la jeune femme sous ses yeux. Elle l’avait dit avant, ses victimes n’avaient pas d’importance avant lui. « Qu’est-ce que je suis pour toi ? » Ajouta-t-il en avançant d’un pas vers elle.
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L
iv préféra ne rien répliquer quand son interlocuteur, faute de lui parler directement, préféra plaisanter encore une fois, pointant du doigt la cigarette qu'elle était en train de fumer. À se demander comment il pouvait lui plaire autant en étant si... constamment exaspérant. Elle ne pouvait même pas vraiment dire qu'elle goûtait à son humour, objectivement, mais il y avait quelque chose, autre chose, une chose qu'elle comprenait certes et qui la dépassait malgré tout. Et même encore là, maintenant, tout de suite, elle le ressentait. La criminologue, faute de répondre, préféra donc tirer une nouvelle latte de sa cigarette. Oui, elle savait pertinemment que c'était mauvais pour la santé. D'un autre côté, elle savait aussi pertinemment de quelle manière elle allait mourir, et ce n'était pas d'un cancer du poumon. Alors au pire... Elle allait conserver cette vieille et détestable habitude. Qui lui était presque salutaire à l'heure actuelle, à vrai dire. Elle était bien contrainte de l'admettre, elle se sentait nerveuse. Elle sentait poindre les aveux et un rejet tout légitime, et après avoir pour la première fois de sa vie éprouvé ce que cela faisait de tenir à quelqu'un d'autre plus qu'à elle-même, elle n'avait pas particulièrement envie de se retrouver éconduite. À son silence succédèrent les questions de Pietro. Cette fois plus sérieuses et plus directes, surtout. Liv fit de son mieux pour soutenir le regard de son interlocuteur sans vouloir à nouveau le détourner. Elle savait bien qu'à ce stade, mentir était toujours une option, mais une option idiote. Alors tant pis.
-J'en sais rien, répondit-elle très honnêtement. Ce n'était sans doute pas la réponse qu'il attendait, d'un autre côté, c'était un fait, elle ne savait pas pourquoi lui, en particulier, était devenu important. Ça n'avait pas de sens à ses yeux. Et pourtant, c'était là. Et ce devenait épuisant de lutter contre. Je ressens rien. C'est comme ça, c'est ce que je suis, j'ai toujours été comme ça... Elle prit une légère inspiration, ce n'était pas simple, vraiment pas simple du tout. Et elle avait un peu le sentiment d'être, en cet instant, tout ce qu'elle détestait. Et puis tu... je ne sais pas. Elle ne savait définitivement pas assez de chose. Un comble pour elle qui cherchait à tout prix à tout contrôler. Tu es la première personne pour qui j'ai jamais ressenti quelque chose. La seule, en fait...
Voilà, c'était dit. Ce n'était pas dit avec son pragmatisme habituel. D'ordinaire, elle était bien plus... droite. Sujet-verbe-complément, on se fait comprendre et on passe à la suite. Là, ses mots étaient aussi confus que ses sentiments, et pour cause, il ne faisait aucun doute qu'ils étaient intimement liés. Elle ne dit rien de plus. Elle pensait connaître d'avance la curiosité de Pietro, et souhaitait seulement qu'il préfère une attitude horrifiée à ses saillies drolatiques habituelles. Elle voulait qu'il l'épargne alors qu'elle-même n'en avait rien fait.
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Sans grande surprise, Liv (ou Raven… sérieux, il savait plus trop, il était complètement perdu) ne prit pas la peine de répondre à la première remarque du mutant. En même temps, ce n’était pas vraiment ce qu’il attendait non plus et ce n’était pas pour rien qu’il avait enchaîné avec ses questions. Le jeune homme avait simplement eu besoin de se donner également une certaine contenance avant d’entrer vraiment dans le vif du sujet, et pour ça il passait par l’humour. L’humour que Liv n’appréciait pas vraiment de son côté d’habitude et qu’il y avait peu de chance qu’elle apprécie maintenant. Et quelque part, le jeune homme ne pouvait pas s’empêcher de se dire qu’il n’était pas logique qu’elle lui plaise à ce point, alors qu’ils étaient si différents. Oui, c’était bien ça, elle lui plaisait. Et alors qu’il lui demandait pourquoi il était si important pour elle, pourquoi il n’était pas une victime comme les autres, il avait surtout envie de comprendre pour se comprendre lui-même. Est-ce que ça allait servir ? Il n’en savait rien en réalité, mais ce qu’il savait c’était qu’il avait besoin de comprendre. Il savait prendre les choses à la légère, bien trop souvent, mais en cet instant précis il était plus que sérieux. Ce qui ne lui ressemblait pas vraiment. Il ne quitta donc pas Liv des yeux jusqu’à ce qu’elle reprenne la parole, lui affirmant qu’elle n’en savait rien. C’était vraiment comme ça qu’ils allaient avancer. Elle, elle ne savait rien ? Pourtant, il était évident qu’elle était bien plus réfléchie que le jeune homme. Elle reprit en affirmant qu’elle ne ressentait rien, qu’elle était comme ça depuis toujours. Ça, le mutant l’avait bien compris. C’était assez connu au sein de la confrérie que Raven n’était pas capable de ressentir quelque chose, qu’elle était sans sentiment. Mais visiblement, ce n’était pas aussi vrai qu’il le pensait, qu’elle le pensait aussi. Parce que la jeune femme affirma qu’il était tout simplement la première personne pour qui elle n’avait ressenti quelque chose, la seule même. Pietro ne répondit rien sur le moment, se contentant de l’observer. Il ne savait pas vraiment comment réagir à cette remarque. Ca lui faisait quelque chose, il devait bien avouer, comme ce baiser lui avait fait quelque chose. Le jeune homme s’approcha encore plus de Liv, même si encore une fois il n’avait aucune idée de ce qu’il devait, pouvait, voulait faire. Il était évident que c’était sans doute mieux pour tout le monde qu’il s’en aille et qu’il oublie Liv, qu’elle ait tenté de le tuer et tout ça. Mais il en était bien incapable. Quand il l’avait sous les yeux, quand elle était si proche il s’en rendait bien compte.
« Alors, pourquoi tu m’as tué ? »
Demanda-t-il, une nouvelle fois particulièrement sérieux. Il voulait comprendre. Si elle disait qu’elle ressentait quelque chose pour lui, pourquoi est-ce qu’elle avait décidé de lui planter une lame dans le cœur ? Quel intérêt, si Wanda ne l’avait pas sauvé, il serait mort maintenant.
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L
a jeune femme s'attendait à plusieurs réactions de la part de son interlocuteur, et toutes étaient le fruit de ses observations habituelles concernant la nature humaine. Contrairement à elle, Pietro était un individu sensé (aux dernières nouvelles, tout du moins), capable de sentiments et de jugeote (ou en tous cas un petit peu), il était donc assez normal à ses yeux qu'il prenne le parti de rire d'elle, de la rejeter violemment ou même de se mettre en colère. Mais la réaction du mutant fut, en vérité, bien plus calme et... presque encourageante qu'elle lui ait jamais connue. Il faisait preuve d'un sérieux si inhabituel chez lui qu'il en déstabiliserait presque la criminologue. D'un autre côté, elle n'était pas mécontente qu'il réagisse ainsi. Parce qu'elle ne savait vraiment pas comment elle aurait pu appréhender tout autre cas de figure. Il se rapprocha d'elle. Liv sentit son cœur manquer un bond dans sa poitrine. Déstabilisant, une nouvelle fois. Il était beaucoup trop proche d'elle, vraiment trop proche d'elle. Elle devrait peut-être reculer d'un pas... En même temps, elle avait plutôt envie de briser le peu d'espace qui les séparait encore. La question de Pietro était d'une logique imparable. Cette logique que Liv appréciait tant d'ordinaire. Pour une fois, c'était lui qui incarnait la logique, et elle son absence, semble-t-il, car en effet, si elle avait de tels sentiments pour lui (des sentiments tout court, même), alors pourquoi ? Elle aurait pu rompre sa promesse à Magnéto, annuler le destin et le laisser en vie. Mais ce n'était pas ce qu'elle avait fait. Elle pouvait bien sûr arguer qu'elle avait simplement agit pour respecter les ordres, parce que c'était ce que la confrérie attendait d'elle. Mais non. Elle le savait bien, au fond, ce n'était pas que ça. Sur le moment, ce n'était pas un seul instant à Magnéto qu'elle avait pensé, d'ailleurs.
-Parce que je n'ai pas demandé ça. Sa voix tremblait légèrement, et Liv était la première surprise de constater que sa neutralité habituelle s'était totalement dissipée à ce profit. Ma vie était... Elle n'a jamais été idéale et je le sais, mais au moins, j'avais un équilibre, tout était clair, ordonné. Et avec toi... Encore ces mots qui ne savaient pas sortir dans le bon ordre. C'était diablement agaçant. Tu as tout chamboulé, et je savais que ça ne mènerait nulle part, que ça n'avait pas de sens. Comment gérer d'un seul coup un sentiment aussi violent alors qu'elle n'en avait jamais éprouvé le moindre dans toute son existence ? En te tuant, je me suis dit que ça allait disparaître, que tout reviendrait dans l'ordre, que ça m'abandonnerait. Elle marqua une légère pause. C'était pas le cas.
Dans les quelques instants au cours desquels elle l'avait cru mort, et au-delà de la réaction de Scarlet Witch, ça n'avait pas été le cas.
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Pietro avait vraiment besoin de savoir, de comprendre. Même s’il n’était pas complètement déraisonnable, il ne cherchait pas pour autant à tout savoir, tout comprendre et à être complètement logique. Mais là, la situation était quand même plus compliquée et elle avait des enjeux. Des enjeux oui, parce que le mutant se rendait bien compte qu’il ne pouvait pas faire comme s’il ne ressentait rien. Au contraire, il ressentait et il avait toujours eu l’habitude de suivre son instinct et ses sentiments. Preuve en était quand il avait décidé de quitter la confrérie, quand il ne s’y sentait plus du tout à sa place. Cela n’avait pas forcément été la meilleure des décisions, parce qu’il avait dû s’éloigner de Wanda et qu’il avait quand même été tué (parce celle qui se trouvait sous ses yeux présentement d’ailleurs), mais c’était celle qu’il avait suivi sur le moment à cause de ce qu’il ressentait. C’était son truc, raison pour laquelle il se retrouvait en cet instant précis devant Liv d’ailleurs, il s’était contenté de suivre son instinct. Même si, l’expérience lui prouvait que ce n’était pas toujours une très bonne chose. Il était mort la dernière fois que Liv s’était retrouvée devant lui et cette fois-ci, Wanda ne se trouvait pas dans les parages. Mais bon, il savait parfaitement qu’elle ne lui ferait rien. Si elle avait voulu le tuer – ce qu’elle n’avait techniquement plus le droit de faire depuis que Pietro avait l’immunité avec Magnéto – elle l’aurait déjà fait avant. Elle n’aurait pas forcément attendu qu’ils soient à ce point en train de discuter. Et au pire… il prenait le risque, tant pis. En attendant, Pietro avait juste besoin de savoir pourquoi elle l’avait tué, alors qu’elle lui avouait là qu’elle ressentait quelque chose pour lui.
Pietro resta silencieux – ce qui était quand même à souligner chez lui, il évitait clairement les blagues de mauvais goût – alors qu’elle lui affirmait que sa vie était rangée, carrée, avant qu’il n’arrive. Et elle avait cru pouvoir retrouver tout ça en le tuant. Pietro devait bien reconnaitre que c’était quand même un peu étrange, même si en soit c’était flatteur d’apprendre qu’il était quand même dans la capacité de chambouler complètement une vie qui était parfaitement ranger. Et pour connaître un peu Liv – même s’il apprenait de plus en plus à la connaître, comme il avait abandonné l’idée de l’appeler Raven – il savait vraiment que c’était quelque chose d’exceptionnel. Plus encore sur le fait que la jeune femme s’était rendu compte que ça n’avait pas changé quand il était mort.
« Ce n’était pas le cas ? »
Demanda-t-il alors, sachant parfaitement qu’il n’avait pas besoin de la réponse. Il comprenait bien ce qu’elle voulait dire, parce que c’était justement ce qu’il avait attendu quand même. Le jeune homme s’approcha plus encore de la criminologue, il attrapa la cigarette qu’elle avait encore dans sa main avant de la jeter au sol. Il s’approcha encore plus et cette fois ci, ce fut pour coller ses lèvres aux siennes.
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L
iv ne répondit rien quand Pietro lui demanda confirmation quant au fait que ce n'était pas le cas, qu'elle n'avait effectivement pas trouvé le soulagement escompté quand elle avait fini par le tuer. Elle savait que ce n'était pas nécessaire. Il avait parfaitement entendu. La criminologue se souvenait que pour tout ce qu'elle avait pu éprouver (et tout concernait le jeune homme face à elle), les derniers instants du mutant avaient été le pire et le plus intense. Elle avait eu mal, puis éprouver un vide immense. Elle savait que rien ne serait comme avant. C'était le désordre, mais sans lui, ce serait le chaos. Au fond, si elle haïssait profondément Wanda Maximoff pour ce qu'elle lui avait fait, elle était tout de même heureuse qu'elle ait ramené son frère à la vie. Même si elle pensait que ce ne devait rien résoudre, et qu'elle n'avait pas cru qu'elle serait capable de soutenir le regard de Pietro après ça. Et pourtant, c'était le cas. En fait, ses yeux étaient tout bonnement incapables de se fixer ailleurs que dans les siens. C'était déstabilisant. Tout. Le frisson dans son échine, les battements accélérés de son cœur, ses mains moites. Tout. Elle le laissa faire quand il fit chuter au sol sa cigarette, même si elle aurait peut-être dû lui faire une réflexion quelle qu'elle soit. Qui se serait perdu dans le néant en même temps que toute réflexion quand il déposa ses lèvres sur les siennes. Il y eut un flash. Pour toutes les personnes qu'elle avait embrassées auparavant, elle avait toujours su ignorer les circonstances de leur mort, laisser cette vision de côté et passer à la suite. Là, voir Pietro mourir une nouvelle fois fut parfaitement désagréable, même si elle savait ne plus être responsable, maintenant. Elle eut d'abord un léger mouvement de recul. Parce que c'était inattendue, parce que cette vision l'avait perturbée, parce qu'elle ne comprenait pas l'attitude de Pietro... Comment pouvait-il seulement vouloir d'elle ? Pour autant, passé cet instant de flottement, elle ne sut ni ne voulut faire autrement que de l'embrasser à son tour. Comme elle l'avait sans doute désiré plus d'une fois qu'il est acceptable de l'admettre. Un baiser réciproque avait tout de même plus de saveur, il faut bien le reconnaître.
-Pourquoi ? demanda-t-elle quand ses lèvres se furent légèrement détaché des siennes, son souffle se déposant sur son visage.
Pietro peinait peut-être à la comprendre, mais en l'occurrence, il n'était pas le seul. Liv, en cet instant, avait bien du mal à saisir le comportement du jeune homme. Est-ce qu'il se jouaient d'elle ? Est-ce que quelque chose lui échappait ? Ou bien - et ce lui semblait en fait être la théorie la plus alambiquée - est-ce qu'il avait des sentiments pour elle ? Ces considérations que l'on n'est supposé abandonner après le collège et qu'elle n'avait jamais connues avant l'intriguaient. Et en même temps, celle qui réfléchissait toujours trop avait très envie de faire un break. Parce que pour une fois, rompre avec ses habitudes s'avérait on ne peut plus agréable.
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Pietro eu un doute sur ce qu’il était en train de faire quand Liv eut un mouvement de recule après que ses lèvres se soient collées aux siennes. Il ne doutait pas de la raison qui l’avait poussé à s’approcher, à retirer la cigarette des doigts de la jeune femme et à l’embrasser, mais plus sur les signes qu’elle lui avait donné avant. De ce qu’il avait compris (parce que tout n’était pas clair quand même), elle avait bel et bien des sentiments pour lui. Et le jeune homme devait bien se rendre que c’était son cas aussi. Ce n’était pas raisonnable, c’était loin d’être la meilleure idée, mais le peu de temps que leurs lèvres s’étaient retrouvés (encore une fois, mais ça n’avait évidemment rien à avoir avec la première fois), Pietro avait la certitude qu’il aimait vraiment ça. Qu’elle était loin de le laisser indifférent. Concrètement, il se demandait lui-même comment il pouvait à ce point avoir des sentiments pour une femme qui avait tenté de le tuer. Il ne comprenait pas grand-chose non plus, mais c’était aussi une chose qu’il aimait bien. S’il avait envie d’en savoir plus sur Liv, de la comprendre un peu plus, il n’avait pas envie de se perdre en réflexion sur ce qu’il pouvait ressentir. Donc, il ne doutait pas de la raison de ce rapprochement soudain, mais simplement du fait que Liv soit vraiment réceptive. Mais il n’eut pas beaucoup de temps de réflexion avant que la jeune femme ne se rapproche de nouveau et vienne plaquer à son tour ses lèvres sur les siennes. Pietro répondit évidemment à ce nouveau baiser, trouvant la réciprocité du geste encore plus agréable que tout le reste. Quand leurs lèvres se séparèrent de nouveau, ce fut au tour de la mutante de lui poser une question. Une à laquelle il avait quand même un peu de mal à répondre. Sans s’écarter donc et sans quitter le regard de la jeune femme des yeux, Pietro prit le partie de répondre de son ton habituel (on ne pouvait pas complètement le changer non plus).
« J’avais envie de voir ce que ça faisait de t’embrasser sans que tu décides de me planter une lame dans le cœur ensuite. » Son sourire s’agrandit. « C’est pas si mal que ça. » Il prit cependant un air faussement sérieux. « Tu as pas envie de me tuer encore une fois hein, rassure moi ? Parce que les trucs un peu bizarre, ce n’est pas mon truc. »
Bon d’accord, il en faisait encore un peu trop, mais c’était dans sa nature après tout. Qu’elle goûte ou pas à son humour, qui ne devait quand même la révulser autant que ça si ? Sinon, elle ne l’aurait pas embrassé avant de le tuer et elle ne l’aurait pas fait maintenant, elle n’aurait pas dit qu’elle avait des sentiments pour lui. Qu’il était même la seule personne pour qui elle n’avait jamais eu de sentiment.
« Franchement, je comprends pas tout moi-même. Je me contente juste de faire… ce que j’ai envie. »
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À
la question qu'elle venait de poser à Pietro, elle ne s'était pas réellement attendue à une réponse véritablement construire ou totalement réfléchie. S'il était en train de se jouer d'elle, il n'avait pas de raisons de se montrer honnête à son adresse, et dans le cas contraire, il devait être autant dépassé par la situation qu'elle l'était elle-même. Après tout, elle avait essayé de le tuer, il devait bien se dire que ça n'avait pas de sens d'être attiré par elle, comme elle-même continuait de le penser. Elle ne s'expliquait pas l'origine de ses sentiments pour Pietro, elle aimait à penser qu'il ne s'expliquait pas non plus l'origine des siens... Il n'empêche que, lorsque leurs lèvres se posaient l'une sur l'autre, il se passait vraiment quelque chose... encore une fois, pas le genre de chose facile à décrypter, mais c'était quelque chose, quoi qu'il en soit. Pour une fois, Liv devait bien admettre qu'elle vivait une expérience qu'elle n'était pas à même de convenablement analyser. Et ce n'était même pas si désagréable que ça de ne pas avoir de prise sur ce pan spécifique de sa vie. En tous cas, il est certain que quelles que soient les questions qu'elle pouvait bien se poser, elle ne pouvait pas espérer de réponses pour l'heure. Ce n'était en tous cas pas Pietro qui allait lui en donner, lui qui choisit la voie de l'humour une fois encore. Mais cette fois, Liv s'en voyait moins dérangée que d'ordinaire, même si elle ne prenait pour autant pas la peine d'esquisser le moindre sourire. Au fond, elle aurait bien aimé qu'il ne revienne pas sur l'épisode précédent... d'un autre côté, ce n'était pas vraiment comme s'ils pouvaient l'occulter. C'était clairement ce qui devrait logiquement (et normalement, Liv aimait la logique) leur faire dire que poursuivre sur leur lancée était une très très très mauvaise idée, à oublier au plus vite.
-Si je devais finir par avoir l'intention de te tuer, il faut croire que je vais échouer, répondit-elle avec cette neutralité qui ne laissait pas toujours savoir si elle plaisantait - pour peu que cela lui arrive ou non. Sa vision était en tous cas très claire... même si Liv aurait voulu se l'épargner. Pour la première fois, ça lui faisait du mal de savoir exactement comment quelqu'un allait décéder.
La vérité, c'était qu'il n'était plus question pour elle de le tuer, pas seulement parce qu'elle n'en avait plus l'ordre mais tout simplement parce qu'elle n'en avait pas envie. Le désir charnel se confondait bien souvent pour elle avec le désir de tuer... mais cette fois, il n'y avait pas de confusion possible. En cet instant, le monstre était calme, muet, presque apaisé. Elle n'était pas certaine que cela soit arrivé un jour avant cet instant. Liv l'embrassa de nouveau, presque trop naturellement, ce qui n'avait rien de désagréable, avant de lui souffler.
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Pietro se demandait souvent si Liv faisait preuve d’humour quand elle parlait. Il avait un doute par moment, parce qu’elle n’en donnait pas du tout l’air parfois, mais il avait le sentiment qu’elle plaisantait quand même. Il avait énormément de chose à apprendre, c’était certain et en fait il avait vraiment envie de le faire. En tout cas, la jeune femme lui affirma alors que si elle devait finir par avoir envie de le tuer, elle allait échouer. En soit, le jeune homme devait bien avouer que c’était une nouvelle qu’il appréciait. Parce qu’il n’était pas vraiment non plus étonné qu’elle puisse un jour avoir envie de lui tordre le cou, il savait que par moment il était insupportable et ils étaient si différents. Mais tant qu’elle n’y arrivait pas, c’était une bonne chose non ? Même si, donc, Liv voyait sa mort à chaque fois qu’ils étaient en contact. Il le savait oui, mais il réalisait à l’instant que c’était vraiment le cas à chaque fois. Et franchement, il avait de la peine pour la jeune femme. Ça ne devait vraiment pas être agréable. Du moins, le jeune homme espérait que ça n’avait rien d’agréable pour elle de le voir mourir à chaque fois qu’ils étaient en contact. Et en même temps, le mutant devait bien avouer qu’il était un peu curieux quand même. Il savait que ce n’était pas une bonne chose, mais bon.
Quand Liv reposa ses lèvres sur les siennes, le geste commençait à devenir vraiment naturelle et le jeune homme devait bien avouer qu’il aimait bien ça. Il ne savait pas vraiment où ça allait pouvoir les mener tout ça, s’ils ne faisaient pas une erreur, mais en même temps il adorait ça. Vraiment. Et plus encore quand elle lui demandait de quoi est-ce qu’il avait envie.
« Là, tout de suite, de t’embrasser. » Dit-il dans un sourire (il avait quand même tendance à beaucoup plus sourire qu’elle, mais ça ne le dérangeait pas. En fait, il n’y avait pas grand-chose qui le dérangeait chez Liv, elle était celle qu’elle était et il aimait celle qu’elle était). Sans plus de mot, le jeune homme vint de nouveau coller ses lèvres sur celles de Liv, intensifiant un peu plus son geste. « Et sinon… » Reprit-il quand leurs lèvres se séparèrent de nouveau. « J’ai juste envie de passer du temps avec toi, d’apprendre à te connaître. » C’était peut-être un peu niais, mais tant pis. « T’es quand même vachement bizarre comme fille. »
Et il ne mentait pas, il ne disait pas ça que pour plaisanter, même s’il était évident qu’il le faisait quand même. Il en riait, mais il était vrai que la jeune femme était bizarre, ce qui n’était pas du tout pour lui déplaire. Même si la situation était tout aussi bizarre, même si Pietro n’y comprenait pas grand-chose, il avait envie d’apprendre à plus la connaître, de la comprendre un peu plus. Il avait commencé à le faire, quand elle était encore destiné à le tuer.
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A
ussi exceptionnel cela pouvait-il paraître (et à vrai dire, ça l'était réellement, exceptionnel), un fin sourire sut s'esquisser sur les lèvres de Liv quand Pietro affirma que ce dont il avait envie, pour l'heure, c'était de l'embrasser. Tant mieux, il en était de même pour elle. Force lui était d'admettre que c'était la première fois qu'un baiser savait réellement avoir de la valeur à ses yeux, qu'il ne s'agissait pas que de prémices bestiaux, mais simplement quelque chose d'agréable en soi, qui n'exigeait rien d'autre, il y avait de l'envie, de la réciprocité... des sentiments, peut-être, aussi, tout simplement, toutes ces choses qu'elle apprivoisait encore, se rendant à peine compte de ce qui se passait. Jamais elle n'aurait pu imaginer que Pietro puisse éprouver quoi que ce soit pour elle. Et encore moins qu'ils puissent vivre une telle situation. Et elle ne regrettait rien, rien du tout. Son envie était complètement similaire à la sienne. Et c'était parfait ainsi. Elle répondit favorablement à son baiser, toujours dépassée par la situation, mais tout de même contrainte de reconnaître qu'elle était certainement l'une des plus agréables qu'elle ait jamais vécues, même plus agréable que son tout premier meurtre. Quand leurs lèvres se détachèrent, Pietro poursuivit, affirmant qu'il souhaitait mieux la connaître. Elle lui souhaitait bon courage, pour cela, parce qu'il avait fallu des années d'analyse à Liv pour penser se comprendre elle-même avant de réaliser qu'il n'en était absolument rien. Non, vraiment rien. Sa relation avec Pietro (si c'en était une) ne rentrait dans aucune des cases de cette vie qu'elle avait cherché à construire. Alors oui, il lui faudrait certainement du temps pour réussir à la comprendre. En même temps, elle se sentait disposé à lui en consacrer autant qu'il le voudrait. Pour la première fois de sa vie, la compagnie de quelqu'un d'autre lui semblait bien plus appréciable que sa solitude habituelle.
-Tu n'as pas idée, répondit-elle doucement quand son interlocuteur lui fit remarquer qu'elle était tout de même très bizarre. Elle aurait pu prendre ombrage de cette remarque, mais ce n'était pas le cas. Elle était bien contrainte de le lui reconnaître, elle était effectivement quelqu'un d'étrange, comme tout sociopathe qui se respecte. Au fond, elle n'était pas certaine que ce soit une bonne chose qu'il sache tout d'elle, il risquait de prendre ses jambes à son cou. Et tu risques de le regretter, ajouta-t-elle de son ton habituel, bien que relativement sincère. Après tout, elle avait beau s'être découvert des sentiments, elle restait une psychopathe, malgré tout, et même s'il en savait (et en acceptait donc) beaucoup, il ne savait pas tout non plus. Il va te falloir beaucoup de temps et de patience, si tu veux réussir à me connaître. Je ne suis pas sûre que la patience soit vraiment ton for.
D'un autre côté, elle aussi avait beaucoup de choses à apprendre encore sur lui de son côté aussi.
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Il n’en avait pas idée, ça restait à voir. Le jeune homme se rendait quand bien compte qu’elle était bizarre, mais après tout c’était le cas de beaucoup de personne en ce bas monde. En un sens, même Pietro était bizarre. Rien que le fait qu’ils soient des mutants faisaient d’eux des personnes étranges comparé au commun des mortels. Ce n’était donc pas un souci pour le jeune homme que Liv soit quelqu’un de bizarre, bien au contraire ça faisait partie de son charme. Le jeune homme savait parfaitement que normalement, il ne devrait pas trouver du charme à une psychopathe comme elle, mais il n’y pouvait pas grand-chose. C’était comme ça et le jeune homme devait bien se rendre à l’évidence que ça faisait un moment que ça l’était. Le sourire du jeune homme s’agrandit quand Liv affirma qu’il risquait de le regretter. Honnêtement, le mutant en avait parfaitement conscience. Il se rendait bien compte que tout ça n’était pas forcément très sain. Déjà, pour commencer, ils n’avaient pas du tout la même vision du monde puisque la jeune femme était une fervente défenseuse de la cause des mutants, alors que Pietro avait décidé de s’en éloigner. Elle était une membre de la confrérie des mauvais mutant, lui n’en était plus. Et même si le jeune homme n’avait plus sa tête mise à prix grâce à sa sœur, il n’acceptait pas pour autant ce qu’ils faisaient. Et d’ailleurs, il gardait encore espoir de sortir Wanda de là, et pourquoi pas Liv aussi ?
« Parfois, je sais en faire preuve quand ça en vaut vraiment le coup. » Répondit-il à la criminologue quand elle affirma que la patience n’était pas son for. Elle n’avait pas tort, on ne pouvait pas vraiment dire qu’il soit très patient d’une manière générale, mais il ne mentait pas quand il disait qu’il pouvait faire des efforts. Il n’avait pas envie de se montrer trop fleur bleue non plus, mais il était capable de faire pas mal d’effort pour la jeune femme. Est-ce que ça allait en valoir la peine ? Est-ce qu’ils allaient vraiment parvenir à quelque chose ? Il n’en savait rien, mais il avait sincèrement envie d’essayer. Parce qu’il se rendait compte que ce qu’il ressentait en cet instant présent, ça n’avait rien à voir avec ce qu’il avait pu ressentir dans le passé. « Tu sais, si tu me le demande gentiment, je pourrais le faire pour toi. »
Dit-il dans un sourire, d’un air taquin, se doutant parfaitement qu’elle ne goûterait pas forcément à sa plaisanterie. Mais ça ne l’empêchait pas de le faire quand même, parce qu’il n’avait pas l’intention de changer. A quoi bon ? Que ça lui plaise ou non – mais il osait croire que ça lui plaisait – il était comme ça.
« Et toi, qu’est-ce que tu aurais envie ? »
Parce qu’après tout, elle avait peut-être un avis sur tout ça. Un avis que Pietro était assez curieux de connaître. Il ne parvenait pas encore à vraiment la cerner, il avait besoin qu’elle le guide un peu.
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S
i elle pouvait affirmer sans craindre de se tromper que Pietro avait encore de nombreuses choses à apprendre à son sujet, et si analyser l'esprit humain était devenu sa spécialité (pour cause, c'était son métier, tout de même), Liv ne pouvait pour autant pas prétendre ne plus rien avoir à découvrir de Pietro elle aussi, bien au contraire. Preuve en était qu'elle n'aurait jamais imaginé que ses sentiments à son égard (sentiments, étrange que d'employer ce terme en évoquant sa propre personne) puissent être réciproques. Oui, elle avait encore beaucoup à apprendre de lui, même si elle pensait avoir cerné ses plus grands traits de caractère. Et parmi eux, l'absence de patience, oui. Mais une patience qu'il pouvait adopter pour peu que ça en vaille la peine, et malgré elle, elle sentit son cœur de glace se réchauffer un peu à l'idée qu'il puisse vouloir faire cet effort pour elle, qui n'avait vraiment rien fait pour mériter cela, au contraire même (elle l'avait assassiné, tout de même, ce n'était pas supposer jouer en sa faveur). Elle garda la mine impassible, néanmoins, quand il affirma qu'il pouvait faire des efforts si elle le lui demandait gentiment... Liv et la gentillesse, hein... Mais elle savait qu'il ne s'agissait que d'une plaisanterie parmi les nombreuses autres que le mutant aimait lui adresser, ou prononcer en général. Un humour auquel Liv goûtait peut-être plus que ce qu'elle pensait, puisque même lorsqu'elle voulait se croire exaspérée par ses remarques, elle devait bien admettre qu'elle aimait ce trait de caractère, en même temps de tout ce qui faisait de Pietro... Pietro. Elle l'aimait. C'était étrange à admettre, mais c'était un fait. Et ça faisait partie de ces nombreuses choses qu'elle voulait à présent réussir à apprivoiser. Pour lui. Faire des efforts pour un autre. Ça aussi, c'était étrange.
De quoi avait-elle envie, elle ? Elle avait du mal à savoir l'exprimer. Elle avait l'impression de s'engager sur un chemin étrange, singulier, sinueux. Si différent du chemin droit, net, sans embranchements qu'elle avait emprunté jusque là. C'était un peu angoissant, et en même temps, elle avait envie de s'engager sur cette voie comme elle n'avait jamais eu envie de quoi que ce soit d'autre... Sauf de tuer, peut-être, mais elle allait s'abstenir de dire ça. En fait, elle ne savait trop comment exprimer ses envies sans passer pour une folle... qu'elle était. Elle n'avait jamais eu à exprimer ses sentiments avant, puisqu'il n'y avait jamais rien eu à exprimer... Ce n'était pas des plus simple pour elle. Elle laissa passer un léger silence, réfléchissant à la meilleure réponse à lui donner. Peut-être devrait-elle cesser de réfléchir autant.
-J'ai envie d'être avec toi. J'ai envie de comprendre ce que je ressens, je ne veux plus fuir.
Tout simplement. Et pas si simplement que ça en même temps.
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Franchement, Pietro n’avait aucune idée d’où le chemin sur lequel il se trouvait présentement, allait le mener. C’était assez particulier, de n’avoir aucune idée d’où on était en train d’aller. Mais au final, cela faisait un moment que c’était le cas pour le jeune homme. Après tout, pendant des années, le mutant s’était cru à sa place au sein de la confrérie des mauvais mutants, auprès de sa sœur, avant de se rendre que ce n’était pas ça du tout. Et depuis qu’il avait décidé de tout quitter – et donc en partie sa sœur, qu’il n’avait pas totalement perdu, mais qu’il ne pouvait pas non plus affirmer avoir auprès de lui complètement – il errait un peu dans sa vie. Voir complètement même, sans aucun but vraiment précis. Maintenant ? Il n’était pas beaucoup plus avancé, même s’il appréciait vraiment la situation. Où est-ce qu’il était en train d’aller avec Liv ? Il n’en avait aucune idée et c’était une partie de ce qu’il préférait dans toute cette histoire. Il aimait l’inconnu, il aimait se laisser porter par la situation et juste voir ce que ça allait donner. Même s’il se doutait que ce n’était pas exactement la même chose pour la jeune femme.
Pietro ne prononça aucun mot après qu’il ait demandé à la criminologue ce dont elle avait envie, attendant juste sa réponse qui tarda un peu à arriver. Elle réfléchissait, mais un rapide comme Quicksilver ne pouvait pas s’empêcher de trouver le temps long. Finalement, elle reprit en affirmant qu’elle avait envie d’être avec lui. Ce n’était peut-être pas grand-chose, mais Pietro sentit quand même son cœur faire un battement plus rapide avec ces propos. Il aimait l’idée qu’elle ait envie d’être avec lui, quand bien même elle l’avait tué quand même avant.
« Dommage, la fuite c’est mon domaine. » Répliqua-t-il, tout sourire, sur le même ton de plaisanterie habituel. Qui ne devait pas particulièrement plaire à Liv, mais qu’il n’avait pas l’intention de changer de toute façon. « Je t’aurais bien enlevé pour que tu fuis avec moi. »
Et même s’il avait toujours le même ton, Pietro était vraiment sérieux. Parce que là, concrètement, il n’avait aucune idée d’où ils étaient en train d’aller, mais ce qu’il savait, c’était qu’ils allaient quand même forcément avoir des soucis. Parce qu’elle était dans la confrérie des mauvais mutant, qu’elle était techniquement une terroriste et que lui, n’avait pas l’intention d’adhérer encore à tout cela. Même si sa sœur et sa… copine – comme ça faisait bizarre quand même – se trouvaient dans le groupe toutes les deux. Mais bon, ils auraient le temps de se prendre la tête plus tard avec ce genre de chose non ? Pietro avait bien conscience que le simple fait qu’ils soient en train de se parler, qu’ils s’avouent leurs sentiments, qu’ils soient... ensemble, maintenant mettait un chaos incroyable dans la vie « bien rangée » de Liv. Une vie bien rangée, si on ne prenait pas en compte le fait qu’elle savait être une malade mentale à côté.
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Des jumeaux vrais ne sont qu'un seul être dont la monstruosité est d'occuper deux places différentes dans l'espace.
La vie après la mort est parfois pleine de surprise.
L
iv savait qu'il fallait qu'elle s'habitue à l'humour et aux traits d'esprits de Pietro (qu'elle devait considérer comme son compagnon, à présent ? - Si étrange cela pouvait-il paraître, elle espérait réellement ne pas se tromper en considérant les choses ainsi, car elle ne supporterait vraiment pas que le jeune homme se joue des seuls sentiments qu'elle ait jamais éprouvés au cours de son existence). Mais ce n'était pas encore complètement gagné. Ce n'était même pas gagné du tout. Mais ce n'était pas comme si elle n'était pas au courant de ça, ni comme si ce trait important de son caractère n'avait pas su finalement lui plaire et ne faisait pas partie de ce qu'elle aimait chez lui. C'est seulement que, à certains moments, certaines de ses réflexions contrastait un peu trop avec sa manière de penser à elle. Elle n'avait plus envie de fuir... Pour elle, c'était un aveu qui n'était vraiment pas des plus simple à faire. Aussi n'avait-elle pas envie d'entendre que la fuite était sa spécialité, même si c'était un fait établi... D'autant que la jeune femme avait contribué de très près à la fuite perpétuelle de Pietro. L'air de rien, c'était elle qu'il avait fuie pendant très longtemps. Ceci dit, elle oublia le léger agacement que provoqua en elle sa première remarque quand il ajouta qu'il aurait bien aimé l'enlever et fuir avec elle. Elle avait envie de le croire sincère. S'exposer à tant de spontanéité, ce n'était pas forcément simple pour elle, mais cette perspective, puisqu'elle venait du jeune homme, changeait tout, elle devenait diablement séduisante. Même si irréaliste, bien sûr. Ça n'aurait rien de raisonnable. Et Liv restait raisonnable quoi qu'il en soit.
-Je t'aurais peut-être suivi, dit-elle doucement, n'en revenant pas elle-même de ce qu'elle était en train de dire, mais consciente qu'elle était des plus sincère. Il était de toute façon plus qu'évident que Pietro savait mieux que personne remettre en cause tous ses principes et la moindre de ses convictions. Elle marqua une légère pause, hésitante, avant d'ajouter. Faute de m'enlever définitivement... tu pourrais m'enlever aujourd'hui, suggéra-t-elle alors.
Ça pouvait sembler ne pas être grand-chose, et pourtant, pour Liv, quitter son travail sans prévenir pour aller roucouler, c'était tout bonnement l'inverse de ce qu'elle était capable de faire. Mais elle n'était plus à une infraction à ses propres règles près. Et cette fois, pour la première fois, elle n'avait aucune envie de retourner travailler. Ce serait bien la première fois qu'elle s'absenterait de son bureau sans prévenir, ce ne serait en soi pas si grave, et elle ne pensait pas qu'on lui en tiendrait longuement rigueur... Là, maintenant, tout de suite, elle voulait seulement passer du temps avec Pietro, préciser ce qui pour le moment s'esquisser. Ça et rien d'autre.
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Le « je t’aurais peut-être suivi » de Liv montrait clairement qu’elle était bien plus raisonnable que Pietro. A choisir, le jeune homme devait bien avouer qu’il aimerait bien pouvoir « fuir » en compagnie de Liv, parce qu’il était évident que leur situation était quand même un peu particulière. Pietro n’avait aucune idée d’où ils étaient en train d’aller tous les deux, si ça allait les mener quelque part et même si ça avait vraiment de sens. Ce n’était pas dans ses habitudes de réfléchir des heures non plus sur sa destinée, mais quand même. Il ne fonçait pas toujours tête baissée dans le mur et voir où ça allait le mener. Mais pour le coup, ils ne pouvaient pas vraiment savoir ce que ça allait leur donner et ils devaient juste se contenter de voir où ça allait les mener. Et pour l’heure, Pietro devait bien avouer qu’il avait juste envie de profiter de l’instant présent. Même si Liv était sans doute bien trop raisonnable quand même, tout le contraire de lui. Franchement, Pietro se demandait s’ils avaient un seul point commun, en dehors du fait qu’ils possédaient tous les deux un gêne qui faisait qu’ils étaient des mutants. Mais alors qu’il s’attendait à ce que Liv le « rembarre », celle-ci affirma que faute de pouvoir l’enlever tout court, il pouvait juste le fait aujourd’hui. Ça signifiait bien qu’elle n’avait pas l’intention de retourner dans son bureau pour faire son travail ennuyeux. Qu’elle préférait passer du temps avec lui, un peu. Cette remarque ne put que le faire sourire.
« Je pense qu’on peut faire ça oui. »
Et il aimait bien l’idée de pouvoir l’enlever maintenant. D’ailleurs, Pietro s’approcha plus encore de Liv pour venir s’emparer une nouvelle fois de ses lèvres, qu’il appréciait vraiment de plus en plus. Et dire que la première fois qu’il avait senti les lèvres du corbeau sur les siennes, il était mort la seconde suivante. Maintenant, ça avait quand même un goût bien plus savoureux. Si on lui avait dit ça avant… il ne l’aurait pas cru. Et quand il allait le dire à Wanda… bon, il attendrait peut-être un peu avant ça.
« Tu veux que je t’emmène où ? » Après tout, ils pouvaient un peu se rendre n’importe où ? Même si c’était loin, ils pouvaient y être très rapidement. « Je t’aurais bien invité à venir chez moi, mais… J’ai pas de chez moi. »
Reprit-il alors, en plaisantant une nouvelle fois. C’était un fait, il n’avait vraiment pas de chez lui. Mais ce n’était pas quelque chose que la jeune femme pouvait ignorer, bien au contraire, elle était même très bien placé pour le savoir puisqu’elle avait passé beaucoup de temps à le pourchasser. Et forcément depuis la mort de Charles Xavier, Pietro n’avait pas voulu retourner à l’institut pour jeune mutant. Donc il n’avait définitivement aucun toit sur sa tête, mais il ne s’en sortait pas trop mal. Même si l’hiver n’arrangeait pas vraiment la situation.
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I
l n'était pas dans les habitudes de Liv d'envoyer paître son travail pour aller roucouler, il n'était pas non plus dans ses habitudes de roucouler, rien de ce qu'elle disait ou faisait ne semblait être dans ses habitudes. D'un autre côté, la jeune femme s'était faite une raison. Quand il était question de Pietro, ses habitudes disparaissaient dans une dimension inconnue, et elle-même, sans être entièrement différente, semblait changer malgré tout. Peut-être parce qu'en sa présence, elle osait exprimer celle qu'elle aurait pu être si elle ne s'était pas imaginé si longtemps en-dehors des clous, si elle n'avait pas cru si longtemps qu'aucun sentiment ne l'atteindrait jamais. Ce n'était peut-être pas le monstre, qu'elle avait mis sous clé tout ce temps, comme elle l'avait imaginé, mais peut-être simplement ce qu'il y a de plus humain en elle. Oui, tout ce qu'elle faisait et disait en présence de Pietro semblait une offense à sa routine, aux règles qu'elle s'était imposées toute sa vie, mais c'était bien trop agréable pour qu'elle veuille l'oublier, encore moins alors qu'il déposait à nouveau ses lèvres sur les siennes. Chaque nouveau baiser semblait lui insuffler un souffle de vie supplémentaire, et elle ne pensait pas avoir connu un jour quelque chose d'aussi agréable que cette sensation inconnu. Pour toutes les autres lèvres qui avaient goûté aux siennes, jamais elle n'avait éprouvé cela auparavant.
Il suggéra de l'emmener. Il est vrai qu'avec ses pouvoirs, il pouvait sans doute l'emmener n'importe où en un temps record. Pour autant, Liv ne courait pas après l'une ou l'autre destination exotique, elle ne demandait qu'à passer du temps en tête avec Pietro, le décor lui importait peu. Bien sûr, il ne pouvait le conduire chez lui. Elle était bien placée pour savoir qu'il n'avait pas de domicile fixe, ça n'en avait rendu sa tâche que plus complexe quand sa mission (à moitié réussi) avait été de le tuer. Son pouvoir conjugué à son nomadisme ne lui avaient pas été profitable. Ceci dit, si Pietro n'avait pas de chez-lui, ce n'était pas le cas de Liv.
-On peut aller chez moi, si tu veux, suggéra-t-elle alors.
Et c'était un privilège. De ceux qui connaissaient Raven, seuls Magnéto et Alex avaient connaissance de sa réelle adresse, et il n'y avait que cette dernière qui ait eu l'occasion de découvrir cet endroit dont la porte était normalement close aux visiteurs... Mais Pietro n'était pas n'importe qui... Et s'il voulait en apprendre plus sur elle comme il l'avait affirmé, à vrai dire, c'était une étape qui pourrait lui être très utile. Quoique son appartement n'en apprenait sans doute pas beaucoup sur elle tant il était épuré et froid... comme elle, quoi... à part découvrir qu'elle était maniaque, ce qu'il savait déjà... Mais ce serait l'occasion de parler en toute impunité et intimité, la rue n'était pas le meilleur endroit pour cela.
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Pietro n’avait pas de chez-lui non, sinon il aurait invité Liv à passer du temps en sa compagnie là-bas. Parce qu’après tout, les deux mutants n’avaient pas forcément besoin de se rendre dans un endroit spécial, juste celui d’être un peu tranquille tous les deux. Ce n’était évidemment pas au travail de Liv et pas plus dans la rue près de son travail qu’ils allaient vraiment pouvoir profiter. Et Pietro avait particulièrement envie de profiter. Il ne comprenait toujours pas vraiment ce qui pouvait le lier à ce point à Liv, comment il avait pu tomber amoureux d’elle, mais il adorait ça. Ils étaient bien différents et pourtant, ils allaient bien ensemble à ses yeux. Bon, il ne servait à rien de s’emballer non plus, mais quand même. Pietro appréciait particulièrement la présence de Raven, plus qu’il ne l’aurait cru. Cela faisait un moment que le jeune homme savait qu’il était attiré par la mutante, mais quand elle l’avait tué – plus précisément quand elle l’avait embrassé – il l’avait compris. Surtout qu’il était mort à ce moment-là et si Wanda ne l’avait pas ramené, il n’aurait eu que des regrets. Enfin, ils avaient donc l’occasion de se retrouver un peu tranquille (parce que Liv prenait la peine de sécher un peu son travail, ce qui ne collait pas forcément avec son tempérament et donc ce qui lui plaisait encore plus, parce qu’il ne pouvait pas nier qu’il appréciait de la faire sortir un peu de ses habitudes). Et puisqu’ils ne pouvaient pas aller chez Pietro (vu qu’il n’avait pas de domicile), Liv affirma qu’ils pouvaient très bien se rendre chez-elle.
« Ça me va. » Répondit-il dans un sourire, aimant vraiment l’idée de se rendre chez elle. Il devait bien avouer qu’il était quand même assez curieux de découvrir les lieux aussi. Il n’avait aucune idée d’où pouvait bien vivre Liv et surtout à quoi pouvait ressembler son lieu de vie. De ce qu’il connaissait de la mutante, il se doutait que ça devait quand même être un endroit parfaitement bien rangé, bien cadré, parce qu’elle était un peu maniaque sur les bords (il suffisait de voir son bureau au commissariat pour s’en rendre compte). Il avait donc bien envie de découvrir son chez-elle et il aimait bien l’idée qu’elle l’y invite. « Je me suis toujours demandé dans quel genre d’endroit tu pouvais bien vivre. »
Pietro avait encore énormément de chose à découvrir sur Liv, c’était quelque chose qu’il aimait bien. Il se permettait quand même de se croire assez particulier pour qu’elle l’invite chez elle, de croire qu’elle ne le faisait pas avec n’importe qui non plus. Même si, en soit, Pietro ignorait quand même énormément de chose sur sa… copine.
« Accroche-toi alors. » Lança-t-il, avant de s’approcher encore une fois de Liv pour l’attraper dans le but de l’emmener avec lui. Il laissa le soin à la mutante de lui expliquer où elle vivait (puisqu’il ne pouvait pas le deviner), avant de se mettre à courir pour qu’ils arrivent tous les deux devant chez elle.
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Mer 3 Aoû - 16:30
