V

ision prit Wanda au mot, et il allait donc l'accompagner un bout de chemin par la voie des airs. La jeune femme songeait que ça ne lui ferait pas de mal de prendre de la hauteur sur les choses, au sens propre comme au figuré, aussi n'était-ce sans doute pas si mal qu'elle profite de ce moment, d'autant qu'il lui permettait de profiter un peu plus de la présence de Vision, présence de plus en plus agréable pour elle, et plus légère aussi à présent qu'elle avait accepté ses sentiments pour lui et qu'elle les lui avait avoués, délaissant ainsi toute ambiguïté, cette ambiguïté qui jusque-là ne planait sans doute que trop sur chacune de leurs rencontres, ce qui était bien sûr bien loin d'être une bonne chose. Elle esquissa un fin sourire quand le synthézoïde lui vola un baiser avant de s'élever au-dessus du sol sans l'attendre. Elle devait encore s'habituer aux marques de tendresse de ce genre, mais ce n'était pas déplaisant. Pour le peu d'hommes que la jeune femme avait fréquenté, elle n'avait jamais envisagé la moindre relation sur le long terme. Avec Vision, c'était différent, elle sentait que ça devait durer. Peut-être parce que son opinion était biaisée par le fait qu'elle savait que, dans une autre dimension, ils avaient été mari et femme. En tout cas, elle savourait, même si un certain sentiment d'étrangeté accompagnait la situation pour l'heure. Mais c'était normal, au fond, il allait sans doute leur falloir du temps pour se faire à cette relation qui, pour de très très très nombreuses raisons n'avait absolument rien de conventionnel.

Wanda s'éleva dans les airs à la suite du synthézoïde, et quand il suggéra qu'elle n'arriverait pas à le suivre, elle mit le turbo dans le but de lui prouver le contraire. Et elle arriva rapidement à son niveau, elle lui lança alors un regard de défi. Wanda avait un fort esprit de compétition, et il ne fallait pas grand-chose pour le forcer, pour qu'il augmente encore. Alors elle comptait bien prouver à son interlocuteur qu'elle n'avait pas le moindre besoin d'être portée (et puis quoi encore).

-Je te distance quand je veux, répondit-elle alors en s'élevant un peu plus haut encore dans les airs.

Réaction un rien puérile s'il en est. Mais en même temps, c'est lui qui avait commencé.

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