wen ne se sentait pas bien. Elle s'était sentie capable d'aller de l'avant, pourtant, de surmonter la mort de son père, ainsi que le sentiment de culpabilité qui la rongeait. Et cela, elle l'avait majoritairement dû à Peter. Leur relation l'avait portée vers le haut, et maintenant, elle se sentait propulsée vers le bas bien plus brusquement qu'elle n'était parvenue à remonter la pente. Peter l'avait quitté. Elle n'avait rien pu faire. Elle l'avait cherché, sans doute. Il l'avait quittée pour la protéger... Mais le danger vous guettait bien souvent aux moments les plus inattendus. Ce jour allait lui en donner la preuve. En attendant, elle accusait le coup de cette rupture brutale. Elle avait passé plusieurs jours enfermée dans sa chambre dès lors qu'elle quittait les cours, à tenter de dissiper cette boule dans sa gorge, ce nœud au creux de son cœur. Rien n'y faisait. Elle n'arrivait à se concentrer sur rien, elle ressassait sans cesse, encore et encore, la même scène. Et ça faisait véritablement un mal de chien. Ce n'était pas sa première rupture, non, mais la première qui lui faisait mal, parce que c'était la première fois que la jeune femme accordait tant d'importance à une relation. Elle aurait pu tout accorder à Peter... Et tout s'était arrêté. Et le pire, c'est qu'elle savait qu'il l'aimait encore... Elle aurait sans doute fait la même chose tout le week-end, serait restée dans cet était lymphatique, s'il ne lui était pas venu un léger sursaut de conscience. Il fallait qu'elle s'aère l'esprit. Elle avait besoin de sortir un peu. Alors elle proposa à Harry de le rejoindre au musée. Le musée, oui. Peut-être pas l'endroit idéal pour se remettre d'une peine de cœur, mais Gwen le trouvait approprié. Elle n'avait jamais visité le Brooklyn Museum, et une nouvelle exposition avait été lancée la veille, c'était l'occasion. Gwen aimait l'ambiance des musées. Si elle voulait sortir un peu, bouger, voir autre chose, elle voulait se retrouver dans un contexte calme, elle ne voulait surtout pas de bruit, autour d'elle. Juste une présence amie réconfortante, et l'admiration de la beauté de quelques œuvres.
Elle s'était rendue au musée sans savoir si Harry pourrait le rejoindre. Elle avait grand besoin de la présence de son meilleur ami, c'est certain, mais la jeune femme savait qu'il pourrait être compliqué pour lui d'aller la retrouver, il fallait, pour cela, qu'il puisse passer outre les interdits imposés par son père. Elle osait croire qu'il serait là. Tout simplement parce qu'elle avait besoin qu'il soit là (oui, c'était très certainement se montrer trop exigeante). Elle voulait croire qu'elle parviendrait à oublier un peu, aujourd'hui, et qu'elle se sentirait un peu mieux au moins le temps de quelques heures... C'était sans compter sur ce qui l'attendait, bien sûr. Tic... Tac...
Gamora ne savait pas vraiment pourquoi elle se trouvait entre les murs d'un musée aujourd'hui. Enfin, elle avait une petite idée de qui avait bien pu la pousser à faire cette petite excursion – elle le savait même très bien à vrai dire – mais il fallait croire que sa force de caractère s'était fait la malle dans toute cette histoire. S’accommoder au mode de vie des terriens pour mieux se mêler à eux... Franchement. Il en avait d'autre des idées qui sentait le moisi comme ça ? Bon, il y avait peut-être bien un peu de mauvaise foi dans toute cette histoire. D'une parce que l'idée venait de Peter et que, forcément donc, elle n'allait pas l'approuver purement, simplement et franchement. Question de principe. D'autre part parce que, oui, elle savait qu'elle devait prendre un minimum de repère pour se fondre dans la masse, mais de là à en avoir l'envie... Et puis, franchement, qui pouvait bien trouver ce lieu qui sentait le vieux papi attrayant ou encore amusant ? A part des vieilles toiles aux motifs qui la laissaient perplexe et des statues qui ressemblaient à tout sauf à quelque chose, ce musée n'offrait rien. C'était mort, bien trop silencieux et trop solennel. Le moindre mioche qui faisait le moindre bruit se faisait reprendre par un « chut » bien plus sonore que ce qu'il avait pu émettre pour sa part. Aux yeux de Gamora, ces lieux renfermaient une ambiance et une odeur de mort. Autant dire donc qu'il n'y avait vraiment rien de plaisant à être ici aujourd'hui. Et encore, le pire, même si elle n'en avait pas la moindre idée pour l'heure, n'était pas encore arrivé.
Bon, puisqu'elle était là à présent, et puisque sa couleur de peau passait inaperçu au milieu de la « foule » - il fallait bien dire que ce détail, elle le savourait à sa juste valeur –, elle allait tout de même faire l'effort de faire un tour complet de cette tombe géante avant de s'échapper et d'oublier immédiatement l'existence d'un tel lieu. Ils avaient vraiment des idées saugrenues ces foutus terriens, franchement. Lentement, elle mit un pied devant l'autre, jetant des regards distraits à tout ce qui l'entourait, se concentrant en vérité bien plus sur les êtres vivants que sur les natures mortes. Là il y avait vraiment quelque chose à comprendre, quelque chose qui se mouvait sous ses yeux – et c'était peu dire –, même si, encore une fois, elle doutait d'avoir une quelconque envie de s'attarder sur la vie de ces petits gens. Elle avait à ses yeux bien mieux à faire. Et puisque la montre qui lui donnait une pigmentation de peau terrienne lui donnait également l'heure, elle ne cessait pas non plus d'y jeter des coups d’œil, histoire au moins de savoir combien de temps allait durer son calvaire. Et peut-être aussi un peu dans combien de temps elle allait bien pouvoir en faire baver à Peter pour l'avoir mener dans ce trac-nard. Il n'en manquait vraiment pas une celui là.
Kitty profitait de son passage temporaire à New-York pour s'aérer convenablement l'esprit. Les derniers événements dans l'univers des mutants avaient tendances à peser sur ses pensées et il y avait bien trop de questions qui défilaient sans cesse dans son cerveau pour qu'elle passe ses journées sans stress. Il fallait bien dire que sa condition de mutante ne lui avait jamais encore permis d'avoir l'esprit complètement tranquille, même si elle sentait que le moment pour cela approchait de plus en plus au fur et à mesure des journées et des semaines passées à l'institut, mais là, aujourd'hui, elle avait clairement besoin de s'évader, pour mieux reprendre le combat ensuite. C'était dans cette optique là également qu'elle avait été se balader quelques jours plus tôt à Central Park, mais ce n'était pas un lieu extérieur qu'elle avait en tête cette fois, bien au contraire. C'était plus son côté intello qui prenait le dessus aujourd'hui. Une nouvelle exposition avait été mise en place au Brooklyn Museum et elle avait bien l'intention de profiter de ces quelques jours off à l'institut pour aller la découvrir. Beaucoup trouveraient cette occupation barbante à souhait et absolument pas oxygénante pour l'esprit mais Kitty s'était depuis longtemps faite à l'idée qu'elle avait certains passe temps bien différents des autres personnes de son âge, et même au delà. Depuis qu'elle était à l'institut, ça ne la gênait plus. Elle avait fini par accepter l'idée qu'elle avait un cerveau en constante surchauffe et qu'elle aimait sans cesse se cultiver. Ce n'était pas pour autant qu'elle n'aimait pas les plaisirs qu'on appelait « simples » de la vie, loin de là. Elle restait après tout une gamine relativement normale pour son âge, qui aimait expérimenter certaines de ses limites, comme tout le monde.
Mais aujourd'hui, c'était au musée qu'elle souhaitait se rendre, un point c'est tout. Et c'était d'ailleurs sans doute la première fois qu'elle regretterait son choix une fois la visite terminée. Mais ça, elle n'en avait encore pas la moindre idée. Alors c'était d'un pas franc qu'elle avait entamé sa visite, mais suffisamment lentement bien entendu pour voir tout ce qu'il y avait à voir. Elle trouvait cela relaxant. Chercher le moindre détail d'une toile et en comprendre la provenance, le pourquoi de sa présence ici, l'intention du peintre dans ce geste... Au delà d'être relaxant, c'était en fait fascinant à ses yeux. Ce ne fut qu'après quelques inspections de toile d'assez longue durée qu'elle aperçu une silhouette qu'elle connaissait bien entamer à son tour la visite. Kitty s'était justement dit qu'elle voulait profiter de son petit séjour à New-York pour rendre une nouvelle visite à son amie Gwen et, finalement, c'était, on pouvait le dire ainsi, la jolie blonde qui venait à elle. Une belle pierre deux coups, comme on disait. Elle ne se fit donc pas prier pour aller vers elle, quand bien même il était possible qu'elle souhaitait parcourir seule cette exposition. A vrai dire, la jeune mutante avait bien envie d'une présence amicale à ses côtés et, même si cela pouvait paraître égoïste, elle ne songea pas même une seconde à ce détail.
- Gwen, lança t-elle doucement pour ne pas gêner la quiétude des lieux tout en déposant une main sur son épaule, un sourire apaisé installée sur son visage. Je ne m'attendais pas à te voir ici.
Quand Harry avait appris la nouvelle, il ne l’avait pas cru sur le moment. Peter et Gwen étaient séparés, le jeune homme parvenait difficilement à réaliser la nouvelle. Non pas que ça ne lui fasse pas plaisir – bien au contraire, même s’il ne pouvait pas le dire à haute voix – mais il était quand même énormément étonné. Parce que la jeune femme semblait vraiment heureuse avec Peter, pour qui elle avait des sentiments depuis un moment quand même. Harry était au courant, il avait eu connaissance de ce rapprochement entre sa meilleure amie et Parker, la pilule avait été difficile à avaler. Mais il avait fini par se faire à l’idée, Gwen semblait heureuse avec Peter, du moins jusqu’à présent. Le jeune homme ne comprenait pas bien pourquoi ils n’étaient plus ensemble, Harry n’avait pas encore eu vraiment l’occasion d’en discuter avec Gwen. Il savait simplement qu’ils étaient en froid et on ne pouvait pas vraiment y passer, puisque Peter et Gwen s’évitaient depuis quelques jours au lycée.
Et Gwen avait demandé à Harry de la rejoindre au musée pendant le week-end. Evidemment, le jeune homme ne pouvait pas refuser une opportunité de passer du temps avec sa meilleure amie, surtout qu’il voyait bien qu’elle avait besoin de soutien. Ca le tuait un peu de se dire ça, mais Gwen avait besoin de Peter pour aller mieux depuis le décès de son père, sauf que maintenant il n’était plus là. Harry avait l’intention de soutenir du mieux qu’il pouvait sa meilleure amie, même s’il avait ses propres problèmes et remords. Si elle souffrait de la mort de son père, c’était à cause de lui. Parce que c’était lui qui avait pris la vie de l’homme et qui devait, d’après une prédiction que la jeune femme avait montrée à son ami, prendre sa vie aussi. Comment pouvait-il vivre avec ça ? Il ne le faisait pas, cette information le rongeait complètement de l’intérieur et il avait le sentiment de devenir de plus en plus fou au fur et à mesure que le temps passait et que le Hobgoblin prenait le dessus sur lui. Il ne se sentait vraiment bien que quand il pouvait passer du temps en compagnie de sa meilleure amie, alors il n’allait pas perdre l’occasion de la voir lors de ce rendez-vous au musée. Son père était absent pour la journée – comme d’habitude – alors Harry n’eut aucun mal à quitter le domicile familiale pour se rendre à Brooklyn.
Quand il arriva, Harry entra directement dans le musée. Il s’apprêta à envoyer un message à sa meilleure amie pour lui dire qu’il était là, mais il ne tarda pas à la croiser du regard. Elle était là, un peu plus loin, en compagnie de Kitty. Harry avait déjà eu l’occasion de croiser cette jeune femme. Il n’avait rien contre elle, de base, mais il n’appréciait pas vraiment de la voir en compagnie de sa meilleure amie. Pour la simple et bonne raison qu’il était jaloux, il avait cru pouvoir passer un moment seul à seul avec Gwen. C’était si rare ces temps-ci…
« Salut. » Dit-il en arrivant près des jeunes femmes. « Je dérange ? »
Demanda-t-il sans vraiment cacher sa mauvaise humeur.
Tic… Tac… Tic… Tac…
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La haine est bien souvent la fille d'un amour excessif.
n large sourire s'afficha sur les lèvres de la jeune femme quand une voix féminine l'interpella. À moins que Harry ne soit en train de muer avec beaucoup de retard, il s'agissait de quelqu'un d'autre, et elle eut plaisir à reconnaître la voix de Kitty. Toutes les deux s'étaient perdues de vue un bon moment, c'était (constat un peu glauque, certes) la mort de son père qui les avait replacées sur le chemin l'une de l'autre, et la jeune femme en était véritablement heureuse, leur amitié n'avait pas pris une ride malgré ces années d'absence, elle ne s'attendait pas à la retrouver là, au musée, le hasard fait parfois bien les choses, elle pourrait doublement se changer les idées (enfin, ça c'est ce qu'elle pensait, en tous cas).
-Kitty, ! Je suis contente de te voir ! Comment tu vas ?
La jeune femme ne mentait pas, elle était sincèrement contente de la voir, vraiment, elle en était même très heureuse. C'est vrai, elle avait voulu consacrer ce temps à Harry, mais elle ne voyait pas de problème au fait de se partager. Plus elle se sentirait entourée, mieux elle se porterait (quoique Kitty débarquait toujours après les moments orageux de son existence, la pauvre - la mort de son père, puis sa rupture alors que, lors de leur dernière rencontre, elle lui apprenait tout juste sa relation avec Peter - elle allait sûrement finir par se lasser). Même si Harry risquerait fort de ne pas entendre cela de la même oreille. Si elle ne devinait rien de ses sentiments, elle devinait tout de même qu'il était des plus possessifs en amitié. Et d'ailleurs, le voilà qui arrivait, et sa réaction ne se fit pas attendre. "Je dérange ?". Non, bien sûr qu'il ne dérangeait pas, mais sa remarque voulait tout dire, de toute évidence. Gwen ignora cette remarque, la balayant d'un revers de manche, la considérant comme parfaitement absurde, et serra son meilleur ami dans ses bras en guise de "bonjour".
- Salut Harry ! Je te présente Kitty, Kitty Pryde, je t'ai déjà parlé d'elle, je crois. L'inverse l'étonnerait beaucoup, elle disait à peu près tout à Harry, même plus qu'elle ne le devrait, par moments, même si elle ne s'en rendait pas réellement compte. Kitty, Harry Osborn, mon meilleur ami.
Son nom devrait être assez parlant en lui-même. Si elle les présentait l'un à l'autre, c'était dans l'espoir qu'ils acceptent de passer les prochaines heures en sa compagnie. Pas sûr que sa méthode soit efficace, si elle devait en juger la réaction de Harry. Après, elle voulait croire qu'ils pourraient effectivement bien s'entendre, tous les deux. Elle se voyait mal envoyer balader Kitty maintenant alors qu'elles avaient déjà si rarement l'occasion de se voir. Elle espérait en tous cas qu'ils accepteraient sa proposition implicite, elle n'avait pas besoin, en plus du reste, que ses amis se prennent le chou (même si c'était sûrement une considération égoïste de sa part).
Gamora se faisait chier comme un rat mort, il n'y avait pas d'autre façon de le dire. Elle avait beau chercher, elle ne comprenait définitivement pas l'intérêt de s'enfermer dans un tel lieu pour admirer avec passion des natures mortes, d'autant plus lorsque ces dernières n'étaient même pas particulièrement belles à regarder. L'extraterrestre était certes une guerrière, mais elle pensait tout de même posséder un certain sens de la beauté, et ce qu'elle avait sous le nez actuellement ne rentrait pas à ses yeux dans cette catégorie. Il fallait dire que ce qu'on appelait « œuvres d'art » dans l'espace valaient clairement le détour. C'était bien loin d'être de simples toiles ou d'insignifiantes statues. Elle ne s'était pas attendue à beaucoup mieux en ce rendant en ces lieux et s'évitait donc une quelconque déception. Pour ce qui était du temps perdu en revanche, elle en comptait chaque millième de seconde. Elle avait des chats bien plus importants à fouetter et voilà comment elle occupait son après-midi, c'était complètement absurde.
Le musée étant parfaitement conçu – il y avait bien évidemment beaucoup d'ironie dans cette pensée – Gamora se voyait obligé d'en faire le tour complet pour pouvoir s'en échapper enfin. Elle avait déjà parcouru une bonne moitié du parcours et continuer à avancer ou faire demi-tour revenait donc à présent au même. Une chose était sure, on ne risquait pas de se perdre ici. Il suffisait de suivre bêtement le troupeau et de passer de salle en salle par l'unique porte qui se présentait à nous à chaque fois. Bon dieu que c'était ennuyant... Gamora pressa le pas, définitivement persuadée qu'elle ne manquerait rien ici et qu'il fallait qu'elle rejoigne au plus vite l'air pur. D'ici quelques minutes à peine, ce lieu ne serait plus qu'un lointain souvenir désagréable.
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Kitty ne s'était pas le moins du monde attendue à tomber sur Gwen ici, mais c'était une bien bonne surprise que la vie lui faisait là. Ruminer toute seule dans son coin n'était très certainement pas la meilleure des idées et la présence inattendue de son amie allait lui permettre de faire s'évaporer un tant soit peu ses idées moroses et son stress pour l'avenir. Tout du moins, si elle voulait bien d'une accompagnatrice dans sa petite virée au musée, bien entendu. Mais aux vues de sa réaction à son approche, Kitty était prête à parier que oui. Quand bien même venir au musée avait été une idée relativement alléchante, à présent qu'elle se trouvait en présence de Gwen, la jeune mutante avait bien envie de lui proposer de sortir des lieux pour aller discuter et prendre l'air dans un parc. Mais puisque les lieux en question étaient une véritable prison une fois qu'on y était entré, il allait malheureusement falloir attendre que la visite se termine. Tant que la compagnie était bonne, le temps passerai vite.
- Ça va, répondit-elle simplement à la question de son amie. Kitty était bien incapable de mentir en lui offrant un sourire rayonnant pour ponctuer ses mots, mais elle n'était pas non plus en mesure de lui faire part des choses qui la tracassaient actuellement. Alors oui, un simple « ça va » ferait l'affaire. Et toi ? enchaîna t-elle d'emblée. Je suis ici pour quelques jours, je pensais passer te voir demain, il faut croire que la vie est bien faîte, dit-elle cette fois dans un sourire tout à fait sincère.
Alors qu'elles s'apprêtaient toutes les deux à reprendre tranquillement le cours de l'exposition, Kitty remarqua que Gwen semblait être dans l'attente de quelqu'un. Peut-être ne se présentait-elle pas au bon moment finalement. Dans son esprit, ce fut directement le fameux Peter dont elle lui avait parlé la dernière fois qui s'installa, mais lorsqu'une voix se fit entendre dans leur sillage, le visage qu'elle découvrit alors n'était certes pas inconnu, mais ne ressemblait pas le moins du monde au petit ami – puisqu'elle n'avait aucune idée du fait qu'il ne l'était plus actuellement – de la jolie blonde. Alors que la première et unique rencontre qu'elle avait faite avec le garçon avait été relativement agréable, Kitty ne pouvait clairement pas en dire autant ici aux vues du ton qu'il prit pour demandait s'il dérangeait. Fort heureusement, Gwen ne tarda pas une seconde à détendre l'atmosphère en leur offrant des présentations dignes de ce nom. Pour autant, Kitty ne pouvait pas s’empêcher de se sentir mal à l'aise.
- Nous nous sommes déjà rencontrés je crois, répondit-elle à Gwen dans un léger signe de tête vers le fameux Harry. Mais tu sais Gwen, on peut vraiment ne se voir que demain si ce n'est pas le moment, ajouta t-elle dans un sourire gêné, les épaules haussés par ce même sentiment.
Kitty n'aimait pas particulièrement les sentiments hostiles que dégageait actuellement le fils Osborn à son égard, quand bien même il était apparemment le meilleur ami de Gwen - point qu'elle notait bien évidemment dans son esprit -, et s'il y avait bien un endroit où elle ne souhaitait pas être, c'était là où l'on ne voulait pas d'elle.
Ce n’était pas nouveau qu’Harry était un jaloux maladif. En temps normal, le jeune homme prenait grandement sur lui, même si Gwen avait eu plus d’une fois l’occasion de se rendre compte de la possessivité de son meilleur ami. Elle le savait, mais il prenait quand même sur lui. D’habitude, parce qu’en cet instant précis, c’était vraiment difficile. Pendant très longtemps, Harry avait accepté le fait que sa meilleure amie – et accessoirement la fille qu’il aimait – soit avec Peter (bon d’accord, il ne l’avait pas du tout accepté), il avait pris sur lui. Maintenant, il avait simplement envie de profiter un peu de la présence de sa meilleure amie, de pouvoir passer du temps seule avec elle. Et ne plus devoir faire des sorties à trois avec Parker, simplement pour pouvoir être un peu avec Gwen. Bon, d’accord, la jeune femme ne l’avait pas laissé tomber non plus pendant qu’elle était avec Peter, elle passait du temps avec lui aussi, mais cela se saurait sur Harry savait faire preuve d’un peu moins de mauvaise foi. Surtout quand il se faisait surprendre de cette manière. Il était surpris oui, de voir Gwen en compagnie de Kitty – bizarrement, ça tombait sur une fille qu’il connaissait – alors qu’ils avaient prévu de passer du temps ensemble tous les deux. Il était surpris et ce n’était vraiment pas une bonne surprise. Alors forcément, quand il se retrouvait dans une telle situation, il n’était pas forcément agréable. Il n’en avait même pas envie, il n’avait envie de faire aucun effort.
Le jeune homme ne répondit rien du tout quand Gwen vint le serrer dans ses bras en guise de salutation, avant de le présenter en bonne et due forme à Kitty. Ce qui était parfaitement inutile, puisque les deux jeunes gens se connaissaient déjà, mais cela la blonde ne pouvait pas le savoir. Kitty cependant ne manqua pas de le préciser. Et apparemment, elle n’avait pas vraiment envie d’imposer sa présence. Harry était tenté de répondre qu’elle pouvait s’en aller en effet, qu’elle pouvait les laisser seule et donc qu’elles se verraient le lendemain. Mais le jeune homme se doutait que ce n’était pas ce que Gwen allait répondre, surtout si elles étaient vraiment amies. Ce qui l’agaçait au passage, il aimerait vraiment qu’elle le fasse passe au-dessus de tout. Sauf qu’elle ne le ferait pas, surement, ou peut-être, il n’en savait rien. Il ne dit rien en tout cas, il n’avait pas envie de dire quelque chose. En d’autres termes, on pouvait très bien affirmer qu’il se contentait juste de bouder, comme le jeune Osborn savait si bien le faire. Et pendant, ce temps, il entendait cette voix gronder en lui, comme d’habitude, lui dire qu’elle ne le méritait pas, qu’elle se jouait de lui…
Et soudainement, sans qu’aucun détail ne puisse le prévenir, une première explosion retendit dans une salle du musée. Harry tourna rapidement son regard, sentant sa colonne vertébrale se tendre à ce son qui lui était bien trop familier. Et puis finalement, ce fut dans leur propre salle que la deuxième explosion eu lieu. Harry fut projeté lourdement en arrière.
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La haine est bien souvent la fille d'un amour excessif.
wen avait bien remarqué que la présence de Kitty n'était pas forcément du goût de Harry, pas parce qu'il s'agissait de Kitty en particulier (car, d'ailleurs, Gwen était convaincue que tous les deux étaient capables de parfaitement s'entendre, s'ils le décidaient), mais tout simplement parce qu'elle lui avait promis de passer cette visite avec lui, et qu'il n'était jamais agréable de voir quelqu'un qu'on ne connaît pas s'incruster dans ce genre de moments, surtout quand on était aussi asocial qu'Harry pouvait bien l'être. Néanmoins, la jeune femme n'envisageait pas de dire à Kitty de faire cette visite seule dans son coin. C'était pour le coup sans doute très égoïste, mais c'était ainsi, plus elle se sentait entourée, mieux elle se portait, et c'était réellement ce qu'elle recherchait à tous prix en ce moment. Et puis, elle ne s'imaginait tout simplement pas demander à son amie de s'en aller, ça aurait été particulièrement injuste et impoli pour elle. Alors même si Kitty suggérait qu'elles se voient demain et proposait pour sa part de s'en aller, Gwen avait fait non de la tête dans un léger sourire. Harry était bougon, mais ça lui passerait. Une fois qu'il aurait appris à mieux connaître Kitty, elle gageait même qu'ils passeraient un excellent moment, tous les trois (elle présumait beaucoup de choses). En plus, ce n'était pas comme si les deux ne se connaissaient pas du tout, puisque semble-t-il qu'ils s'étaient déjà rencontrés. Comme quoi, Harry s'était bien gardé de lui parlé de cette rencontre... ceci dit, il était fort probable qu'ils n'aient pas parlé d'elle au cours de cette dernière et que le jeune homme n'ait pas eu connaissance de l'amitié qui la liait à Kitty.
En tous les cas, Gwen comptait bien détendre l'atmosphère et délier les langues autant que possible. Elle s'apprêtait à demander à ses deux amis dans quelles circonstances ils avaient préalablement fait connaissance quand un bruit sourd, un fracas violent accompagné de cris terribles, l'arrêta dans sa tentative. Une explosion dans la pièce voisine. Il fallait s'en aller d'ici, aussi vite que possible, mais avant même que d'avoir pu faire ne serait-ce qu'un pas en direction de la sortie, une nouvelle explosion, bien plus proche, avait retenti dans la pièce où ils se trouvaient, la propulsant désagréablement au sol. Les membres meurtris par la chute douloureuse, la vue brouillée et un horrible sifflement au creux du crâne... Elle mit plusieurs secondes avant de reprendre ses esprits, et aussitôt, son attention se porta sur Harry et Kitty tandis qu'elle leur demandait d'une voix teintée d'inquiétude :
-Vous allez bien ?
Dans de telles circonstances, difficile d'aller réellement bien, certes, et Gwen en convenait, mais elle espérait du moins que l'explosion n'avait pas eu sur eux d'impacts plus graves qu'un violent mal de crâne.
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