La vie n’a pas été particulièrement clémente avec le jeune James, surnommé dès son premier jour Bucky. Mais à cette époque, son histoire était malheureusement monnaie courante.

Tout avait bien commencé avec deux parents ayant eu un fils, puis une fille. Une famille heureuse et soudée jusqu’à ce que la mort s’en mêle. Ce fut d’abord Winnifred, la mère, qui décéda puis quelques années plus tard ce fut le tour du père, George, mort accidentellement lors d’un exercice au Camp Leihgh, peu de temps avant noël.

Orphelins, le frère et la sœur se retrouvèrent séparés. La jeune Rebecca fut envoyée dans un pensionnat et de son côté, Bucky parvint à rester au camp militaire où il se fit adopter par toute la brigade. Enfant intrépide et tête brûlée, il sut très vite qu’il voulait lui aussi devenir militaire « une fois grand » et il s’entraina durement pour y arriver et faire honneur à son père.

Il fut incorporé au cours de la Seconde Guerre Mondiale et l’une de ses premières missions, plutôt étrange, fut de garder un œil sur un autre soldat. Un certain Steve Rogers, un solide gaillard aussi discret que Bucky pouvait être expansif. Et pourtant, les deux soldats devinrent ami au cours des mois.

A la même période, un mystérieux personnage fit son apparition : Captain America !

Curieux de cette figure de grand combattant Américain, Bucky en apprit le plus possible sur lui tout en ignorant qui pouvait bien se cacher sous le mystérieux masque. Jusqu’au soir où, entrant sans prévenir dans la tente de Rogers, il surprit se dernier enfilant le fameux et célèbre costume. Il jura alors à son ami de garder son secret et dès lors, ils formèrent un duo efficace sur les champs de bataille. Suivant à partir de là une formation auprès de Rogers, Bucky devînt un combattant redoutable pour un simple humain, attirant ainsi l’attention de leurs supérieurs qui commencèrent à lui donner des missions solos. Des missions moins « glorieuses » qu’ils ne pouvaient pas prendre le risque de donner à Rogers de peur de casser l’image impeccable de leur Héro. Bucky devînt alors un assassin de l’ombre, moins connu mais surtout moins idéaliste que son ami.

Ce fût lors d’une de leur mission ensemble que le funeste destin des amis fut sceller. Alors qu’ils tentaient de désamorcer une bombe sur un avion-cargo, Bucky fit une chute mortelle, ou presque.

Il reprit connaissance plusieurs jours plus tard, amnésique et amputé du bras gauche, dans les locaux secrets d’HYDRA qui pensaient trouver dans son sang le fameux sérum pour devenir un super-soldat. Ils firent chou blanc mais peu importe, ils eurent alors d’autres projets pour le militaire perdu.

Son bras manquant fut remplacé par un bras bionique à la pointe de la technologie de l’époque. Ils se servirent également de son amnésie pour lui faire subir de nombreux lavages de cerveaux, le reprogrammant à leur guise. Dès lors, Bucky devînt le Soldat de l’Hiver, leur bras armé, leur assassin de l’ombre.

Officiellement mort, Bucky n’avait plus d’identité. De plus, pour ne pas s’en encombrer quand ils n’avaient pas besoin de lui, HYDRA prit l’habitude de le cryogéniser entre chaque mission. Et cela durant décennies après décennies. Et cela continue encore…

Par le passé, dans sa première vie, Bucky était un jeune homme sympathique, plein de vie et d’humour. Il aimait séduire et s’amuser tout en prenant son rôle de soldat au sérieux.

Mais ça, c’était dans sa première vie…

A présent, il n’est plus qu’une machine à tuer, un bras armé exécutant les ordres que l’on lui donne. Il ne présente aucun sentiment, se contentant d’exécuter froidement ses victimes désignées sans se soucié des dommages collatéraux ni se demander qui sont les victimes en question : amis ou ennemis. Coupables ou innocents. Autant dire que tenter de le raisonner, de pourparlers ou d’en demander à sa pitié est peine perdue. C’est d’ailleurs ce conditionnement qui en fait une arme redoutable pour l’HYDRA. Pas de conscience, pas de questions et donc, pas de doutes.

Mais tout conditionnement, même le meilleur, à ses limites. Après un certain lapse de temps, il finit par se réveiller peu à peu. Il prend conscience de ce qui l’entoure, des autres humains, des évènements et surtout, de ce qu’il fait. Les doutes commencent à s’éveiller, la moralité à se battre contre les ordres. Cette dualité est particulièrement déroutante et déstabilisante pour lui. Prenant conscience qu’il est un individu, pas juste un tueur, il lutte alors pour faire ressurgir les souvenirs du brouillard de son amnésie qui, avec les années, commencent à s’effilocher. Mais loin de le rendre heureux ou combatif, cela est une torture pour lui.

Mais cela ne dure généralement jamais bien longtemps. Conscients de ce fait, ses supérieurs s’occupent alors rapidement de « régler » le problème et c’est à coup d’électrochoc qu’ils endorment à nouveau sa conscience jusqu’à son prochain réveil et jusqu’à sa prochaine mission. Un traitement violent dont Bucky garde de plus en plus de souvenirs mais comment lutter pour sa liberté lorsque l’on est prisonnier de son propre esprit ? Alors même s’il sait ce qui l’attend, c’est toujours la mort dans l’âme mais docilement que le Winter Soldier retourne sur cette chaise qui effacera encore et encore chaque parcelles de sapersonnalité.